Les 5 gros derbys de ce dimanche: De la folie pour les fans de foot
Les amateurs de football sont servis en ce dimanche automnal. Alors que les températures se sont très clairement refroidies, l'Europe du football nous propose un dimanche parfait pour rester sur le canapé. Tour d'horizon.
Il y a des week-ends comme celui-ci où le hasard du calendrier nous offre, en une journée, des derbys à travers toute l'Europe. Ce dimanche en est un, avec de gros matchs aux quatre coins du continent. A commencer par chez nous, comme le relève très justement le community manager du FC Sion ⤵️
La rencontre entre Servette et Sion est certainement la rivalité la plus intense de Romandie. Le «derby du Rhône» a été alimenté par une cascade d'anecdotes, d'incidents, de rencontres légendaires qui font de cet affrontement l'un des plus attendus de notre championnat.
Ce derby, Oscar Londono le connaît bien, lui qui l'a vécu dans les deux camps:
«Quand j'étais joueur, à Servette, on ressentait une atmosphère particulière lors des matchs contre Sion, c'était le match à ne pas perdre. Il y avait une forte rivalité au niveau des deux kops. Toutefois, sur le terrain, on se respectait avec les joueurs sédunois, c'était engagé, mais correct».
Celui qui a revêtu la tunique servetienne de 2000 à 2008 a connu le derby du côté valaisan en intégrant le staff du FC Sion lors de la saison 2019/2020. Et pas mal de choses ont changé:
«On vit actuellement une autre époque, celle de la technologie et de la communication via les réseaux sociaux. Il y a plus de provocations sur le web qui amènent une certaine animosité sur le terrain. Avant, cela se faisait via presse interposée, maintenant la provoc' passe par les réseaux sociaux. Néanmoins, à Sion, j'ai vécu de très belles choses avec la visite des supporters à l'entraînement, le craquage de fumigènes au départ du bus pour Genève. Tu sens vraiment que pour les supporters valaisans, le match contre Servette, c'est le match de la saison».
Oscar Londono (avec le maillot de Servette) face à Sion.Image: KEYSTONE
Alain Gaspoz a lui aussi enchaîné les derbys, surtout avec le maillot sédunois:
«Ce sont les anciens du vestiaire qui nous ont inculqué les valeurs de ce match. On le jouait essentiellement pour les supporters, on savait que c'était spécial. La préparation était particulière et les médias jouaient leur rôle en mettant de l'huile sur le feu. Il fallait vraiment réussir à se mettre dans sa bulle pour éviter de se mettre trop la pression».
Niveau anecdotes, le Valaisan nous en offre plusieurs:
«Mon premier souvenir, c'est ma glissade en finale de Coupe avec Sion en 1996 qui permet à Oliver Neuville de mettre le 0-2. Je sentais une énorme culpabilité et la déception des supporters derrière moi, c'était horrible. Heureusement, mes coéquipiers m'ont vite relevé et soutenu. On finit par gagner, un grand moment de ma carrière.»
«En 2004 on affronte Servette en Coupe, on gagne et en tant que capitaine de Sion, je serre la main de Christian Karembeu, le capitaine de Servette. C'était un grand honneur et une grande fierté pour moi.»
«Mon dernier derby aux Charmilles, le kop servettien nous avait mis une pression monstre, notamment à notre gardien Stefan Lehmann.»
«J'ai vu dans ses yeux que ça le touchait, on en était arrivé trop loin avec des jets d'objets et des insultes incessantes. Ce n'est pas le joueur qui m'a marqué ce jour-là dans son regard, mais l'homme»
Alain Gaspoz, ancien joueur de Servette et Sion
Alain Gaspoz et le président du FC Sion Christian Constantin.IMAGE: KEYSTONE
Servette FC – FC Sion, c'est à 16h30 ce dimanche. Un match important pour les deux formations qui chercheront à renouer avec le succès. Servette voudra accrocher une première victoire à la maison contre Sion depuis son retour en Super League en 2019, alors que les Sédunois se déplaceront en terre genevoise avec la ferme intention de gagner une première fois depuis le retour de Paolo Tramezzani sur le banc.
16h15 Barcelone - Real Madrid 🇪🇦
Quinze minutes avant le début du «derby du Rhône», les yeux du monde entier seront tournés sur le Camp Nou de Barcelone qui accueille le «Clasico», certainement le match le plus médiatisé du monde.
On est loin des rencontres légendaires des années 2010, les fameux Barça-Real qui voyaient s'opposer les deux monstres Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Aujourd'hui, le Barça est emmené par sa jeune garde (Pedri, Gavi, Fati) alors que le Real se repose sur un Karim Benzema au sommet de son art. Oscar Londono, d'origine colombienne et grand amateur de football espagnol, se réjouit de cette rencontre:
«Bien sûr que je vais regarder le match! C'est une rencontre attendue dans le monde entier, surtout en Amérique latine où l'on suit beaucoup le football espagnol et par conséquent ces deux grands clubs. Aujourd'hui, c'est très facile de regarder un Clasico depuis chez soi. À l'époque, on s'organisait pour réserver une table avec des amis dans un restaurant espagnol. Tout est plus accessible à notre époque, même si ça fait peut-être perdre de la valeur à ce genre de grand rendez-vous».
Du côté du Real Madrid, Carlo Ancelotti s'est présenté face à la presse samedi. Il a affirmé vouloir s'imposer pour la première fois de sa carrière au Camp Nou et a refusé le statut de favori pour cette rencontre. Autre info importante, Eden Hazard, de retour de blessure, ne devrait pas commencer la partie.
Même discours chez Ronald Koeman, l'entraîneur catalan:
«Nous savons ce que nous pouvons faire et nous voulons le montrer. Pour un Clasico, il n'y a pas de favori clair. Nous savons ce que nous avons à faire. Nous jouons à domicile, devant notre public. Je n'ai pas peur. Nous voulons démontrer une fois de plus que nous avons une bonne équipe».
Barça – Real, rendez-vous avec votre canap' à 16h15. Un match qui peut permettre aux Catalans de revenir dans la course au titre et aux Madrilènes de prendre cinq points d'avance sur leur adversaire du jour. Un premier tournant dans la saison.
16h00 Manchester United - Liverpool 🇬🇧
«The Derby of England» ou «The North West derby», c'est l'affiche que nous propose la Premier League ce dimanche. Ce derby est le plus intense d'Angleterre pour deux raisons:
Sportive: Manchester United et Liverpool sont les deux clubs les plus titrés du pays.
Géographique: Les deux villes ne sont distantes que de 55km.
Pour David Orlando, ancien joueur du FC Sion notamment, et fan inconditionnel des Red Devils, c'est le match de l'année:
«Il y a deux adversaires contre lesquels il ne faut pas perdre, Liverpool et City. La rivalité contre Liverpool est plus historique, car Manchester City est arrivé au sommet du football anglais sur le tard. Avec Liverpool, c'est ancré, c'est toute l'histoire du football anglais qui ressurgit»
David Orlando, ancien joueur du FC Sion et grand fan de Manchester United
Cette année, les deux clubs sont emmenés par deux joueurs en grande forme avec un CR7 en mode sauveur depuis son retour à United et un Mohamed Salah qui marche sur la Premier League avec Liverpool. Le match s'annonce par ailleurs très équilibré comme nous l'explique à nouveau David Orlando, tout fraîchement nommé sur le banc du Martigny-Sports en première ligue:
«Ce match tombe à pic pour United. On a urgemment besoin de points et en faire contre Liverpool serait doublement bénéfique puisqu'il y aurait un effet moral pour la suite. En tout cas, je me réjouis de suivre cette rencontre, tranquillement chez moi!»
Après votre dose de football suisse, espagnol et anglais, vous aurez le droit ce soir à un dessert sauce italienne avec le Derby d'Italia opposant les Milanais de l'Inter aux Turinois de la Juventus. Une affiche qui va bien évidemment diviser la nombreuse communauté transalpine de Suisse romande, incarnée notamment par deux amis valaisans, Steve Safiotti, Interiste, et Steve Baccaglio, Juventine.
Et les deux Italos-valaisans n'y vont pas de main morte au moment de définir ce derby:
Steve Baccaglio (Juventus): «On les déteste. Même en Coupe d'Europe, je supporte toutes les équipes italiennes sauf eux. C'est la plus grande rivalité de la Juventus, loin devant celle avec le Torino ou le Milan AC.»
Steve Saffioti (Inter): «Je ne parle même pas avec eux. Ils ne sont jamais objectifs. Je suis entouré de fans de la Juventus et je peux le dire: ils sont insupportables!»
Pour Steve Baccaglio, abonné à Turin au virage sud, en plein secteur ultra, cette rivalité a été décuplée en 2006 suite au scandale du «Calciopoli»:
«On a un peu payé pour tout le monde à ce moment-là et l'Inter, qui finit troisième de la saison, se voit octroyer le titre. C'est quelque chose qui n'est toujours pas passé au sein du club de la Juventus et de ses supporters. Depuis cet épisode, la haine entre les deux entités est bien plus coriace qu'avant».
Une prise de position que ne comprennent pas forcément les supporters de l'Inter, comme Steve Safiotti, qui défend le titre de son club:
«Mais ils veulent quoi les Juventines? Ils ont triché, ils payent. J'ai encore regardé la nouvelle série Netflix qui en parle. Les faits sont là. Comme je le disais avant, ils sont insupportables avec leurs arguments et leur mauvaise foi».
image: keystone
Forcément, ce soir, les deux amis valaisans ne regarderont pas le match ensemble, et chacun a son pronostic:
Steve Bacaglio: «L'Inter est en forme, mais nous aussi. Ça va être chaud à Milan mais je pense qu'on peut prendre un point, voire trois».
Steve Safiotti: «La Juventus revient bien en championnat mais devant notre public, je pense que l'on va signer une petite victoire, avec un but d'écart».
20h45 OM - PSG 🇫🇷
A 20h45, après avoir terminé votre pizza et votre cinquième bière, vous prendrez la direction du sud de la France et du Vélodrome pour le «Classico Canal+» entre Marseille et Paris.
L'antagonisme entre ces deux clubs n'est pas tout à fait naturel puisqu'il a été monté par le diffuseur Canal+ à la fin des années 90 pour promouvoir le football français. Le Neuchâtelois Jean-Pierre Egger, préparateur physique de l'OM en 1999, témoigne de ce manque de tensions à la fin des années 90:
«A mon époque, il n'y avait pas encore une forte rivalité entre les deux clubs. Je ressentais plus d'animosité envers Lyon et Saint-Etienne, deux rivaux sportifs plus historiques. Avec le PSG, c'est certainement venu plus tard. Je garde toutefois en souvenir les supporters de l'OM, des gens passionnés et forts sympathiques. Beaucoup me reconnaissaient quand je buvais mon café au Vieux-Port».
Dix-huit ans plus tard, le Français Fabien Bossuet, membre du staff de l'OM en 2017 en tant que préparateur physique adjoint, se souvient d'une toute autre ambiance: «Au niveau de la préparation du match, on essayait de le prendre comme un match normal. On ressentait l'atmosphère particulière de cette partie en arrivant au Vélodrome. Les supporters de Marseille sont particuliers, peut-être uniques en Europe. Leur ferveur et leur passion sont incroyables et elles se décuplent quand l'OM joue Paris».
Depuis le rachat du PSG par le Qatar Sports Investment il y a dix ans, les deux clubs ne boxent plus vraiment dans la même catégorie. Toutefois, sur un match, au football, tout est possible, surtout dans un contexte si particulier comme celui d'un derby ou d'un clasico, un classique en français si vous préférez.
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La pépite de Super League a atterri à Sion grâce à un drôle de hasard
Ilyas Chouaref est le Valaisan le plus en vue ces dernières semaines. L'ailier gauche peut à nouveau jouer un rôle crucial ce mercredi soir à Bâle (20h15), en 8e de finale de Coupe de Suisse. Sa présence à Sion tient toutefois d'une drôle de coïncidence.
Ilyas Chouaref n'est pas connu pour ses excentricités. Pourtant, il était reconnaissable parmi tous les joueurs du FC Sion, lors des célébrations de la promotion en Super League le 20 mai dernier. Ce jour-là, sur l'esplanade devant le stade de Tourbillon, l'ailier gauche, cheveux encore mouillés de sa douche après la victoire décisive contre Schaffhouse, était le seul à oser s'afficher devant les centaines de fans dans le plus simple appareil. Avec, comme seul «vêtement», un linge autour de la taille.