Une récente évolution du règlement concerne tout particulièrement les meilleurs biathlètes, dont Johannes Boe.image: getty
Une nouvelle règle irrite les biathlètes
L'Union internationale de biathlon (IBU) obligera dès cet hiver les meilleurs biathlètes de la planète à s'élancer en fin de liste aussi bien lors des sprints que des individuels. Ce nouveau point de règlement est loin de faire l'unanimité.
C'est l'un des principaux changements à venir cet hiver sur la Coupe du monde de biathlon. A chaque sprint ou individuel, c'est-à-dire à chaque épreuve où les concurrents s'élancent un à un toutes les 30 secondes, les 15 meilleurs du classement général feront obligatoirement partie de la troisième vague de départ. Cela signifie qu'ils porteront un dossard dont le numéro sera compris entre le 46 et le 75.
Les meilleurs mondiaux ne pourront donc plus sélectionner le groupe dans lequel ils souhaitent partir, eux qui, par le passé, privilégiaient pour des raisons évidentes les deux premiers. Ils bénéficiaient alors de la meilleure piste possible en course et pouvaient s'échauffer sur celle-ci avant de prendre le départ.
Les rares fois où les stars de la discipline optaient pour la fin de start list, elles le faisaient en bluffant, espérant que les conditions s'améliorent au fil des minutes – le possible arrêt des chutes de neige ou une piste qui lustre avec le retour du froid pouvant offrir un certain avantage.
Cette décision de l'Union internationale de biathlon n'est pas irréfléchie. Par ce changement, l'instance souhaite rendre les courses plus attractives et imiter quelque peu les contre-la-montre cyclistes qui, hors première étape, s'achèvent par les performances des meilleurs coureurs. L'IBU compte «garantir des compétitions passionnantes jusqu’à leur fin», selon son comité exécutif, et veut tout faire pour qu'un Johannes Boe, cinq gros globes de cristal à son actif, ne puisse pas mettre fin au suspense dès le début de course. S'il s'élance parmi les premiers et tire à 10/10 ou 20/20, l'épreuve est d'ores et déjà pliée, étant donné ses temps de ski faramineux.
Cette évolution du règlement en défaveur des meilleurs mondiaux ne passe pas dans le microcosme du biathlon. Nombreux sont les athlètes à avoir partagé leur mécontentement ces dernières semaines. Voici un florilège des réactions.
«Ce n'est pas idéal. L’ancienne réglementation était nettement meilleure. Je crains désormais que les gens se connectent un peu plus tard et esquivent les 10 ou 20 premiers partants. J'espère que les conditions resteront équitables, car cela n'a pas toujours été le cas ces dernières années, contrairement à ce qui se dit...»
Johannes Kühn, 12e du général l'an passé, auprès de Sport1. Il défend l'avantage au mérite.
«Je ne suis pas content. Je comprends la volonté des télévisions de donner plus d'intérêt à un format chronométré en éparpillant les top athlètes sur la course. Mais la difficulté, c'est qu'on a des conditions qui ne seront pas équitables, sauf cas exceptionnel. Partir en fin de course, cela engendre des problématiques en termes de fartage et de temps de réglages. Je trouve ça triste, on fait partie des acteurs majeurs. L'argent ne doit pas avoir le pouvoir sur une décision sportive aussi importante.»
Quentin Fillon Maillet, meilleur biathlète du monde en 2022, à Eurosport France. Il pointe ici une plus longue période entre les réglages de la carabine à l'entraînement et le premier tir en course, et donc davantage de chances de voir les conditions évoluer sur le pas de tir. Les fautes pourraient être plus nombreuses.
«Si les conditions empirent, on ne peut rien y faire. Le principal risque, c'est de se retrouver à Nove Mesto avec le dossard 75, où il n'y a aucune piste d'échauffement. Comment suis-je censée me préparer là-bas?»
Elvira Öberg, 7e du général l'an passé, auprès du média suédois Expressen. Dans cette situation, sa mise en action ne se fera pas sur les skis, mais en trottinant voire en pédalant dans l'aire de départ, l'épreuve étant déjà lancée et la piste réservée aux athlètes en course.
La décision est d'autant plus difficile à accepter pour les meilleurs mondiaux que le comité des athlètes n'a pas été écouté par l'Union internationale de biathlon. Aucun compromis n'a été trouvé. Depuis, des voix se sont élevées, et l'IBU a maintenu son choix. La nouvelle règle entrera donc en vigueur le 3 décembre prochain à Kontiolahti en Finlande lors du premier individuel de la saison.
Les plus optimistes peuvent néanmoins espérer un retour en arrière. L'initiative sera évaluée après les premières manches de Coupe du monde et le jury se réserve le droit de modifier l'ordre de départ si les conditions s'avèrent être dantesques. Ce pourrait être le cas à Oberhof, où la pluie dégrade régulièrement la piste et où il ne fait jamais bon partir en dernier.
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