Tout est parti d'une publication sur la page X «Swish Tennis». Les titulaires du compte ont présenté une statue de Roger Federer dans les allées de Wimbledon. L'image a été conçue par l'intelligence artificielle générative «Grok» d'Elon Musk. Elle est accompagnée de la légende suivante:
Ni une ni deux, les commentaires ont fusé sous ce post. Une page Reddit a même été ouverte dans la foulée, car les avis sur le sujet sont relativement partagés. Les partisans du «oui» sont certes nombreux, mais ils ont visiblement face à eux des opposants aux arguments affûtés.
Does Roger Federer deserve a statue at Wimbledon? pic.twitter.com/PstA7EJ5bP
— Swish 🍒 Tennis (@Zwxsh) December 19, 2024
Pour eux, une statue pourrait dénaturer ce lieu sacré, qui inclut déjà celle du Britannique Fred Perry. Certains estiment aussi qu'un hommage au local Andy Murray, double vainqueur de Wimbledon, serait davantage approprié. Des internautes se sont ainsi amusés à imaginer son propre monument. Mais les réfractaires ont surtout un autre argument: le fait que Martina Navratilova, neuf succès au compteur entre 1978 et 1990, ait gagné le tournoi une fois de plus que le Suisse, joueur masculin le plus titré à Londres.
Ils pointent aussi le caractère «ordinaire» des huit succès de Federer au All England Tennis Club. Novak Djokovic le talonne avec sept victoires et il peut encore l'égaler. Pete Sampras, Steffi Graf et Serena Williams sont eux aussi des septuples vainqueurs de Wimbledon. Ce n'est pas comme Nadal qui, à Roland-Garros, a gagné deux fois plus de titres (14) que son dauphin, une certaine Chris Evert.
Chris Evert, justement. La tenniswoman américaine s'est immiscée dans le débat, notant également que son ancienne rivale Martina Navratilova est mieux placée que Federer pour recevoir un tel honneur.
Mais voilà: «RF» et le Grand Chelem londonien, c'est aussi un très joli conte. «Wimbledon a toujours été mon tournoi préféré et il le restera toujours», a déclaré un jour le Bâlois. Cette histoire d'amour est réciproque. Le Suisse est accueilli en héros à chaque fois qu'il arpente les travées du Centre Court, même depuis qu'il a pris sa retraite.
(roc)