65 participants prendront le départ de la Course des Caps, mais 13 d'entre eux ne seront pas des navigateurs. «Ils n'auront pas le droit de toucher à la moindre ficelle sur l'embarcation», prévient déjà Gwen Chapalain, directeur de la société organisatrice de cette nouvelle épreuve du circuit IMOCA, qui emmènera les participants sur près de 2000 milles autour des Îles Britanniques.
Ces 13 hommes et femmes intègreront chacun un équipage de quatre en tant que «media man». Leur rôle: capturer les moments forts de la course de chaque monocoque, en image et vidéo, afin d'alimenter les réseaux sociaux durant l'épreuve, qui s'élancera le 29 juin de Boulogne-sur-Mer, dans le nord de la France.
Cette nouveauté n'est pas très étonnante. Depuis plusieurs années déjà, les organisateurs de courses à la voile cherchent à faire vivre au public le quotidien des navigateurs de l'intérieur. Ainsi, sur le Vendée Globe, la direction de course impose à chaque participant l'envoi de six images et trois vidéos d'au moins deux minutes toutes les semaines.
Certains le font de bon coeur, d'autres ont un peu plus de peine avec cette nouvelle facette du métier. Mais sur La Course des Caps, les marins n'auront donc pas à se plier à cet exercice puisqu'une personne sera spécialement en charge de produire images et vidéos. «Avec le "media man", on va vivre plus intensément la vie des bateaux», promet le directeur de l'épreuve, qui estime que ces "community managers" au pied marin intégreront d'autres courses à l'avenir.
Le contenu produit par le "media man" sera envoyé à terre, où «une grosse équipe sera mobilisée à la réception des images pour alimenter les réseaux sociaux, le site de l'épreuve mais aussi les médias qui couvriront l'évènement», explique M. Chapalain.
Evidemment, les producteurs de contenu engagés dans La Course des Caps ont quelques notions de voile. «Ils ont même une expérience maritime poussée, précise le directeur de l'épreuve. Les bateaux étant tout de même assez violents, on ne peut pas mettre n'importe qui à bord.» De fait, chaque "media man" a dû justifier un vécu en haute mer et suivre un stage de survie afin d'être validé par la classe IMOCA.
Il ne lui restera plus qu'à se faire accepter par les quatre autres membres de l'équipage, en adoptant la distance juste et en préservant l'intimité de chacun à bord. Un équilibre difficile surtout sur un IMOCA, dont la vitesse peut dépasser les 30 noeuds (environ 55 à 60 km/h).