Novak Djokovic se sent plus proche de Rafael Nadal que de Roger Federer. image: watson
Djokovic: «Je me suis toujours mieux entendu avec Nadal qu'avec Federer»
Novak Djokovic s'est confié dans un podcast, où il révèle jusqu'à quand il veut continuer à jouer et parle de ses relations avec ses deux grands rivaux.
C'est peut-être parce qu'elle a été publiée en plein Roland-Garros et qu'elle se déroule seulement en serbo-croate que cette interview de Novak Djokovic n'avait pas été beaucoup relayée jusqu'à maintenant. Mais depuis ce week-end, elle fait le buzz parmi les médias du monde entier. Et il y a de quoi, tant les propos du recordman de titres en Grand Chelem (24) sont croustillants.
Djokovic s'est donc longuement confié au podcast croate (Ne)uspjeh prvaka, diffusé sur Youtube et qu'on peut traduire par «Les (in)succès d'un champion». Le tennisman serbe y est interviewé par Slaven Bilic (56 ans), ancien footballeur et sélectionneur de la Croatie.
Djokovic raconte une anecdote folle de sa période comme junior. Elle concerne un tournoi qu'il a disputé aux Etats-Unis et elle est révélatrice des obstacles que rencontrait un garçon rêvant de mener une carrière de tennisman dans l'ex-Yougoslavie des années 1990-2000, ravagée économiquement par les guerres.
«Le voyage a coûté environ 5 000 dollars, c’était impossible d’avoir une telle somme à l’époque. Mon père a dû se tourner vers des usuriers, la mafia. Il a expliqué la situation, a admis que nous étions pressés, et ils lui ont fait payer 30% d’intérêts. Mon père a accepté, mais il y a des histoires incroyables de cette époque. Nous avons eu beaucoup de problèmes, il a même eu un accident de voiture, mais il a finalement pu payer.»
Concernant un sujet beaucoup plus actuel, Novak Djokovic confie que son but est de continuer à jouer au moins jusqu'aux Jeux olympiques de Los Angeles, en 2028.
«La seule chose à laquelle je pense en ce moment, la seule chose qui me motive, ce sont les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles, pour représenter mon pays. Les Grand Chelem aussi, mais ils ne sont pas au niveau des Jeux olympiques selon moi.»
Le Serbe aura alors 41 ans et tentera de défendre son titre gagné à Paris l'an dernier. Pour rappel, il s'agissait de sa première médaille d'or olympique en simple, le seul grand titre qu'il manquait à son fantastique palmarès.
Djokovic a remporté tous les grands titres du tennis, y compris l'or olympique. image: Keystone
Et puis, dans (Ne)uspjeh prvaka, le récent demi-finaliste de Roland-Garros s'est aussi livré à cœur ouvert sur un thème qui passionne tous les fans de tennis: ses relations avec les deux autres membres du «Big 3», Roger Federer et Rafael Nadal.
«Je me sentais toujours comme un enfant non désiré. Je me suis demandé pourquoi. Cela m'a blessé. Puis j'ai pensé que les fans m'accepteraient si j'agissais différemment. Mais ce n'était pas le cas non plus. Je n'ai jamais été autant aimé que Federer et Nadal, car je n'étais pas censé être là. J'étais le petit gars, le troisième qui arrive et qui dit "Je vais être numéro un". Beaucoup de gens n'aiment pas cela.»
S'il s'est senti insuffisamment considéré par les fans de tennis, Djokovic s'est également senti mal-aimé, à son arrivée sur le circuit, par Roger Federer et Rafael Nadal. A l'écouter, les relations se sont ensuite réchauffées, surtout avec l'Espagnol.
«Mon attitude n’a pas changé, elle s’est adoucie parce qu’ils ont changé d’attitude envers moi. Je les admirais et je les admire toujours. Simplement, quand j’ai vu leur froideur, j’ai dit: "Pas de problème". Puis ils se sont rapprochés de moi et je leur ai ouvert les bras. Je me suis toujours mieux entendu avec Nadal, nous sommes plus proches générationnellement, c'est peut‐être grâce à ça. »
Djokovic, Nadal et Federer se sont retrouvés lors de l'hommage à l'Espagnol, le premier dimanche de Roland-Garros 2025. Image: KEYSTONE
D'ailleurs, le départ à la retraite de Rafael Nadal a bouleversé Novak Djokovic. Le Serbe est désormais le dernier membre du «Big 3» (et même «Big 4» si l'on inclut Andy Murray) à continuer de batailler sur le circuit, face à la jeune génération incarnée par Carlos Alcaraz et Jannik Sinner.
«Sinner et Alcaraz sont vraiment des joueurs incroyables et exceptionnels. On va les voir pendant de nombreuses années, et ils seront les leaders du tennis et du sport. Mais Federer et Nadal sont, pour moi, irremplaçables, et une grande partie de moi est partie avec eux. Je suis vraiment différent depuis le départ de Rafa. Je ne pensais pas que ça me ferait ça.»
La prochaine grande échéance de Novak Djokovic sera Wimbledon (30 juin au 13 juillet). «Nole», finaliste l'an dernier (défaite contre Alcaraz), peut faire un triple coup sur le gazon londonien: un sacre lui offrirait un 25e titre du Grand Chelem et il deviendrait alors le recordman absolu (il co-détient la marque actuelle avec l'Australienne Margaret Court).
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