Le 10 novembre, le nouveau système d'entrée/sortie sera mis en place. Aux aéroports, des dossiers numériques seront désormais créés pour les voyageurs en provenance de pays tiers. Ces dossiers contiendront les données des documents d'identité, ainsi que des informations biométriques telles qu'une photo du visage et des scans de quatre doigts d'une main. Ce système vise à renforcer la sécurité de l'espace Schengen. Les autorités pourront ainsi connaître à tout moment l'identité et la durée de séjour des ressortissants de pays tiers.
Mais la sécurité a un prix et des efforts seront nécessaires dans les aéroports. Par exemple, Zurich estime actuellement qu'il faut 24 secondes pour contrôler les voyageurs en provenance de pays tiers exemptés de visa, comme les Américains. A l'avenir, lors d'une première entrée, ce temps passera à 93 secondes et à 67 secondes pour une ré-entrée.
La police cantonale zurichoise, responsable de la sécurité à l'aéroport de Zurich, crée donc 41 postes d'assistant(e)s de sécurité. Comme le nombre de passagers dans le trafic aérien continue d'augmenter, trente nouveaux postes de chargés de sécurité sont aussi créés.
Le plus grand corps de police suisse va donc s'agrandir de 70 postes supplémentaires. Le recrutement simultané de ce personnel semble être un défi en période de pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Y a-t-il un risque de sous-effectif, et donc de temps d'attente plus longs à l'aéroport? Mario Fehr, interrogé par CH Media (dont watson fait partie), se veut rassurant. Le directeur de la sécurité du canton de Zurich affirme que sa police cantonale est un employeur attractif, capable de trouver suffisamment de personnel. Il promet que les files d'attente ne s'allongeront pas.
Le financement des nouveaux postes ne sera pas assuré par les contribuables du canton, mais par l'aéroport, auquel le canton participe. L'aéroport commande le personnel à la police cantonale en fonction de ses prévisions. Pour l'année prochaine, l'aéroport anticipe 16 millions de contrôles de sécurité, ce qui correspondrait à environ 32 millions de passagers, dépassant ainsi les 31,5 millions de passagers de l'année record 2019. Cette année, l'aéroport prévoit près de 31 millions de voyageurs. Selon le plan de développement et financier du canton de Zurich, 17 millions de contrôles devraient être enregistrés en 2027, ce qui correspondrait à environ 34 millions de passagers.
Les aéroports de Genève et de Bâle sont également concernés par les évolutions du nouveau système d'entrée et l'augmentation du nombre de passagers. Ils devront aussi renforcer leurs contrôles de sécurité. L'EuroAirport de Bâle prévoit pour l'année prochaine 9,15 millions de passagers, soit plus qu'avant la pandémie de Covid-19. Pour cette année, 8,4 millions de voyageurs sont prévus. Selon une porte-parole, le nombre de recrutements nécessaires pour la saison estivale 2025 est actuellement en cours d'évaluation. Il devrait être supérieur à celui de cet été, où le nombre de passagers a atteint 96 % du niveau d'avant la pandémie.
A Genève et à Bâle, la situation est différente de celle de Zurich. Aux aéroports de ces villes, c'est l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (BAZG) qui est responsable des contrôles aux frontières et des contrôles des passeports, et qui en finance également les coûts. Ainsi, les aéroports n'ont pas de frais supplémentaires liés au nouveau système d'entrée. L'aéroport de Genève prévoit simplement de recruter des assistants supplémentaires pour informer les passagers et les aider avec le nouveau système.
Le BAZG indique qu'aucune ressource supplémentaire ni coût additionnel n'est prévu. La mise en place du système Entry/Exit sera réalisée avec le personnel existant. Pendant la phase de déploiement, les aéroports recevront un soutien en ressources internes. De plus, une équipe de support est disponible pour traiter les cas particuliers. Bien que les aéroports de Bâle et de Genève enregistrent moins de mouvements d'entrée et de sortie dans et hors de l'espace Schengen comparativement à Zurich, les voyageurs devront espérer que le nouveau système fonctionne bien et que les contrôles ne génèrent pas davantage de files d'attente et de temps d'attente plus longs.
Le fait que l'aéroport de Zurich doive financer lui-même les contrôle, tandis que les aéroports de Genève et de Bâle reçoivent ce financement du fédéral, est un point de friction pour la Cour des comptes fédérale. Dès 2021, elle a demandé au Département fédéral des finances (DFF) de rectifier cette situation.
Le Département fédéral des finances (DFF) a accepté la recommandation. Des discussions sont actuellement en cours avec les autorités genevoises et bâloises pour la mise en œuvre de cette mesure. Le groupe d'experts, chargé par le gouvernement fédéral de rechercher des possibilités d'économies, estime que cette mesure pourrait générer des économies de 22 millions de francs par an. Ce montant pourrait désormais revenir aux cantons concernés.