La récente rencontre entre la conseillère d'Etat genevoise Anne Hiltpold et le secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (Cicad) semble avoir porté ses fruits. Johanne Gurfinkiel et la responsable du Département de l'instruction publique ont pu aborder, le 7 novembre dernier, le problème de la recrudescence des actes antisémites dans le canton de Genève, et plus particulièrement dans les écoles.
La Cicad demandait, en effet, un soutien de la part des autorités genevoises face à la multiplication des actions antisémites, ravivées par le conflit entre le Hamas et Israël déclenché le 7 octobre. Pour le mois d'octobre, la Cicad a, en effet, recensé 146 cas d'actes antisémites en Suisse romande, rapporte le journal Le Temps, un nombre cinq fois plus élevé que l'année passée. Et à Genève, le quotidien fait état d'une «dizaine d’incidents antisémites» dans les écoles genevoises.
Face à cette situation, le DIP a (enfin) pris une mesure: la conseillère d'Etat chargée de la Formation a envoyé, le 10 novembre, un courrier à tous les établissements scolaires et leurs collaborateurs pour leur demander de «redoubler de vigilance auprès des élèves» étant donné «la situation au Proche-Orient». Elle y rappelle que «les insultes ou manifestations antisémites et racistes n'ont pas leur place à l'école».
Le courrier demande donc aux membres du personnel des établissements scolaires «d'être particulièrement attentifs» non seulement pour ce qui se passe au sein des classes ou enceintes des écoles, mais aussi dans les différents lieux de vie partagés par les élèves. Le personnel est aussi invité à «solliciter de l'aide si la situation le demande ou si vous en ressentez le besoin».
La conseillère d'Etat Anne Hiltpold souligne également dans cette lettre l'importance de la prévention et de la réflexion autour du thème de la tolérance vu les circonstances actuelles. Une tolérance qui n'est, par contre, pas de mise en ce qui concerne les agissements antisémites ou racistes. Anne Hiltpold incite, sans équivoque, les collaborateurs à les gérer de manière très stricte:
Il s'agit donc pour les établissements scolaires genevois d'appliquer une tolérance zéro en cas de comportement antisémite ou raciste. Questionné sur les mesures concrètes que peuvent prendre les enseignants et collaborateurs, le DIP précise:
Concernant les moyens mis en place par le DIP pour lutter contre cette montée de l'antisémitisme et du racisme, sa chargée de communication nous indique que les efforts se «concentrent sur la formation continue des enseignants et les interventions de prévention auprès des élèves».
Elle précise que «la formation des professionnels, le contenu pédagogique et de prévention délivré aux enfants, ainsi que la collaboration avec nos partenaires sur ce sujet» vont encore être renforcés étant donné le contexte actuel.