Voici le salaire des patrons suisses en 2024
Les dirigeants des plus grandes entreprises suisses gagnent de plus en plus d'argent. C'est qu'indique Unia ce lundi matin, dans une analyse passant au crible les «salaires colossaux» perçus par les patrons des 39 groupes helvétiques les plus importants. Les résultats sont clairs: l'an dernier, sept CEO ont empoché plus de dix millions de francs.
Le patron de Novartis, Vasant Narasimhan, trône au sommet du classement, avec une rémunération de 19,2 millions de francs. Il est suivi de près par le directeur général de Galderma, Flemming Ørnskov, qui a bénéficié d'un salaire annuel de 19 millions. David Layton, de Partners Group, complète le podium, avec près de 17 millions.
Au quatrième rang, on retrouve Sergio Ermotti, directeur général d’UBS. Son salaire frôlant les 15 millions de francs avait fait l’objet de «vives critiques» après le sauvetage de Credit Suisse, «garanti par l’argent des contribuables», note Unia.
Les patrons de Roche et Nestlé font également partie des plus payés, avec des rémunérations annuelles de 11,1 et 9,6 millions de francs. Les boss de Swisscom (deux millions), des CFF (un million) et de Migros et Coop (0,9 et 0,6 million) figurent en revanche dans la partie «basse» du classement.
Augmentations massives
Le syndicat souligne que le salaire de la plupart des patrons cités a augmenté en 2024. Cela a été le cas dans 26 des 39 entreprises examinées. Au total, la hausse moyenne a atteint 18%.
Le chef de Novartis a, par exemple, empoché environ trois millions de francs de plus que l’année précédente, soit une hausse de 18%. «Et ce, malgré le fait que son salaire ait déjà presque doublé entre 2022 et 2023», rapporte Unia.
Dans d'autres cas, les augmentations ont été encore plus marquées. Chez le groupe Sandoz, par exemple, le salaire maximal est passé de 0,9 à 9 millions de francs entre 2023 et 2024. L'entreprise nous indique toutefois que les deux montants ne sont «pas comparables», le chiffre de 0,9 million ne correspondant qu'à une période de trois mois. De plus, le salaire versé en 2024 est «exceptionnel», assure-t-on: le conseil d'administration a décidé d'accorder une prime de rachat unique au nouveau patron, lequel avait renoncé à certaines rémunérations en quittant son ancien employeur pour rejoindre Sandoz.
Le salaire maximal chez Lonza a augmenté de 77%, tandis que le PDG par intérim de la banque Julius Bär, Nic Dreckmann, a vu sa rémunération tripler sur une année. On dénote également une progression particulièrement forte pour les salaires des dirigeants de Richemont (+17%) et Logitech (+33%).
Seule une minorité des groupes examinés ont réduit les salaires les plus élevés en 2024. «Dans la plupart des cas, cela s’explique par des changements à la tête des entreprises», souligne Unia. «La personne qui a repris un poste dirigeant gagnait parfois moins que le titulaire précédent». Cela a été notamment le cas chez Holcim, ABB, Swiss Re, Nestlé et VAT Group.
Peu de femmes
A noter finalement que seules trois femmes figurent dans le classement, une proportion pourtant «jamais atteinte auparavant». La liste des dix leaders les mieux rémunérés reste toutefois exclusivement masculine, rappelle Unia.
Les femmes présentes dans le classement sont la patronne de Logitech, Hanneke Faber, la directrice générale de la SGS, Géraldine Picaud, ainsi que Magdalena Martullo-Blocher, cheffe d'EMS-Chemie. Leur salaire annuel s'est monté à 9,7, 6,2 et 1,3 millions de francs, respectivement.


