C'est un appel au crime d'une rare clarté qui a été publié, jeudi, sur le site romand de gauche radicale Renversé: un article invite tout un chacun à s'en prendre à des concessionnaires Tesla en Suisse, en leur boutant le feu au moyen de cocktails Molotov.
Renversé propose un mode d’emploi complet pour préparer son coup, repérer une concession Tesla, mais aussi sur la manière de fabriquer un cocktail Molotov. Le site explique aussi comment ne pas se faire pincer par la police: par l'absence d'empreintes sur les bouteilles ou en laissant son téléphone portable et sa localisation de côté, afin d’avoir un alibi si les auteurs potentiels venaient à être interpellés.
Le site romand publie des informations liées à plusieurs collectifs suisses et francophones de gauche radicale. D'ordinaire cantonné aux appels à manifester et aux pétitions en faveur de diverses causes, le site semble aujourd'hui franchir une importante ligne rouge. Récemment, ce même groupe avait appelé à saccager des filiales d'UBS.
Dans son message, Renversé explique ne pas vouloir s'en prendre aux personnes: «Renoncez aux concessions présentes dans un lieu susceptible d'atteindre les logements», peut-on notamment lire, ou encore «ne visez pas des Tesla en circulation».
Il écrit aussi que si «les violences physiques devraient être évitées», celles-ci ne sont pas à exclure. Le site prétend notamment «qu'immobiliser des sécus» est un acte «légitime». Se voulant ironique, il indique qu'un «gros coup d’adrénaline très rigolo» accompagnera certainement ces actions.
L’appel est lancé auprès de «touxtes celleux qui se disent anticapitalistes» pour se soulever contre Elon Musk, «ouvertement fasciste et néonazi» et contre Tesla, «une entreprise qui repose sur l’esclavagisme et l’impérialisme blanc» et «encourage le masculinisme et le virilisme».
Le fait que les ventes de Tesla aient diminué ces dernières années, notamment à cause des controverses autour d'Elon Musk, ne semble pas avoir apaisé le groupe.
«Les ventes de Tesla diminuent pour la première fois depuis la création de cette boîte, c’est le moment d’appuyer sur la plaie», peut-on y lire. Puis:
Contactée, la police cantonale genevoise indique qu'elle «connaît le site en question ainsi que son contenu». Son porte-parole Henny Martinoni explique, par ailleurs, que «tout acte criminel ou délit portant atteinte à la paix publique, et en particulier toute incitation publique à la haine, est punissable conformément au code pénal suisse».
La police compte-t-elle faire patrouiller des policiers près des concessionnaires Tesla ou prendre d'autres mesures quant à cette menace caractérisée? Henny Martinoni se borne à expliquer que «nous suivons avec attention la situation géopolitique internationale et ses répercussions au niveau local».
Contactées, les succursales romandes de Tesla n'ont pour l'heure pas répondu à nos questions.