En Suisse, une personne sur vingt est atteinte d'une forme de diabète. Cette maladie métabolique implique une surveillance constante des taux d'insuline. Mais ce n'est pas tout. En l'absence de traitement, le diabète peut provoquer des lésions nerveuses, altérer la fonction rénale, provoquer des accidents vasculaires cérébraux ou altérer la vue.
Il faut par conséquent un suivi médical au plus près des patients. Il coûte très cher car, outre le médecin de famille, des spécialistes, des diététiciens et des physiothérapeutes interviennent également.
Le traitement du diabète constitue donc un cas classique de soins coordonnés (ou intégrés), où différentes disciplines travaillent en lien étroit. Un plan individuel comprenant des objectifs thérapeutiques, des examens et des formations doit permettre d'améliorer le traitement et de réduire ses coûts, grâce à une allocation efficace des moyens.
Les chiffres de la caisse maladie Swica et des cabinets médicaux Medbase de Migros démontrent désormais que les soins coordonnés fonctionnent réellement dans le cas du diabète. L'Institut d'économie de la santé de Winterthour (WIG) a analysé ces données. Résultat: le programme dédié a permis d'améliorer la qualité des soins et d'en réduire les coûts de 11,8%.
Concrètement, il a amené les patients à mieux suivre les recommandations du plan thérapeutique, ce qui a eu un effet positif sur leur état de santé. Le groupe de contrôle, composé d'assurés ayant le libre choix du médecin, a en outre dépensé 15 500 francs par personne et par an, soit nettement plus que les patients avec un plan de traitement structuré: en 2023, l'économie atteignait 1873 francs par personne.
Le potentiel d'amélioration reste donc conséquent, tant du point de vue financier que médical. Selon les estimations, on débourse plus d'un milliard de francs par an pour cette seule pathologie dans le pays. Les coûts consécutifs à un diabète non traité sont incomparablement plus importants encore.
Mais ce que cette étude prouve aussi, c'est que les personnes âgées et celles atteintes de maladies multiples sont particulièrement attachées au libre choix du médecin dans leur modèle d'assurance. Reste à les convaincre d'opter pour de nouveaux concepts de prise en charge pour que les assurances fassent des économies.
Adaptation en français par Valentine Zenker