Travailler avec Coop n'a rien d'une partie de plaisir, c'est ce qu'ont pensé de nombreux producteurs de fruits, petits fruits et légumes. En avril, Coop a en effet exigé d'eux un bonus rétroactif de 3% du chiffre d'affaires à partir de 2026.
Mais le distributeur a fini par laisser tomber, selon l'association Faire Märkte Schweiz (FMS), qui écrit dans un communiqué:
Elle avait en effet porté l'affaire devant les tribunaux le 10 juin en déposant une plainte auprès de la Commission fédérale de la concurrence (Comco). Selon l'association, Coop aurait dicté des conditions non négociables dans le cadre d'un scénario «à prendre ou à laisser». Et ce, malgré la dépendance structurelle de nombreux partenaires vis-à-vis du distributeur, et l'absence d'alternatives.
Le «bonus» évoqué par le géant orange dans l'accord correspond en réalité à une baisse de prix rétroactive sans contrepartie concrète, poursuit la FMS:
Le groupe Coop a justifié sa décision au Tages-Anzeiger par un nouveau système de commande. Ce dernier simplifierait la tâche des producteurs. Les fournisseurs recevraient les quantités définitives plus tôt et disposeraient ainsi d'une plus grande sécurité de planification, une manière de faire plus efficace.
Selon un porte-parole, les négociations étaient devenues «trop complexes», malgré un nouveau système présentant de bons résultats. Il a donc été décidé de ne pas poursuivre les négociations et d'en informer les producteurs individuellement.
Le secrétariat de la Comco a renoncé à poursuivre son enquête après que Coop a annoncé qu'elle abandonnait la mise en œuvre. Ce n'est toutefois pas la première fois que le distributeur recourt à cette manœuvre.
En 2021, Coop a confié le traitement des factures des fournisseurs à la société de recouvrement externe Markant. Les partenaires qui souhaitaient continuer à traiter en direct auraient dû payer un supplément. La Comco en a eu vent, et a déclaré que le détaillant avait «exercé une pression sur les fournisseurs afin qu'ils traitent leurs livraisons à Coop via Markant», selon CH Media.
Soupçonnant des conditions abusives, la Commission de la concurrence avait alors ouvert une enquête préliminaire. Celle-ci a également révélé que Coop occupait «une position dominante sur certains marchés d'approvisionnement en biens de consommation courante».
La pression avait finalement porté ses fruits: le contrat avec Markant a été résilié pour fin 2023, et les autorités de la concurrence n'ont donc pas entrepris d'enquête formelle. Elles auraient aussi analysé dans ce cadre «la position dominante éventuelle de Coop sur les marchés d'approvisionnement et des abus potentiels».
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)