Le combat d'un exploitant valaisan anti-pass sanitaire a-t-il enfin trouvé son épilogue? Ce restaurateur établi à Zermatt, jugé pour infraction à l'ordonnance Covid-19 pour des faits remontant à 2021, a finalement été acquitté par la justice valaisanne, nous informe cette semaine la RTS.
Petit retour sur les faits: le patron de la Walliserkanne, à Zermatt, avait refusé d'appliquer les règles liées au certificat Covid en 2021. Le ministère public avait alors haussé le ton, estimant que l'exploitant avait omis «en toute connaissance de cause, volontairement et intentionnellement» de contrôler ou de faire contrôler par son personnel les certificats Covid-19 de ses clients à la mi-septembre 2021.
Au regard de ces éléments, le ministère public avait requis une amende de 600 francs, ou une peine privative de liberté de six jours, ainsi que 500 francs pour les frais de procédures.
En octobre, le restaurant avait été fermé pour une courte durée sur décision du gouvernement valaisan. C'est alors qu'un bras de fer épique - qui avait fait grand bruit en Suisse - entre les autorités et le restaurateur avait commencé: l'établissement avait fait fi de la décision et était resté ouvert contre vent et marée.
En représailles, des blocs de béton avaient été disposés devant l'entrée de l'établissement par la police. Loin d'être découragé par les scellés, le restaurateur avait continué à servir ses clients, improvisant un bar sur les briques. Dans la foulée, le ministère public avait ouvert une instruction pénale en collaboration avec la Police cantonale, conduisant à l'arrestation du patron de la Walliserkanne et de ses parents, le 31 août 2021.
En août 2022, le tribunal cantonal avait donné «raison au gouvernement valaisan dans le cadre de sa décision de fermer l'établissement pour une durée de deux semaines». Selon lui, cette décision «reposait sur une base légale suffisante» et «répondait à un intérêt public prépondérant» tout en respectant «le principe de la proportionnalité».
De son côté, la défense avait demandé l'acquittement, qualifiant le cas de «bagatelle» liée à une contravention. David Zollinger, avocat de l'accusé, avait notamment contesté l'idée qu'il existât une base légale suffisante pour obliger un restaurateur à contrôler les certificats Covid-19 de ses clients.
Et cette semaine, le tribunal d’arrondissement de Viège (VS) a tranché en faveur du patron incriminé. Selon l'avocat, relayé jeudi par Le Nouvelliste, «la majorité des preuves présentées par l’accusation n’a pas pu être exploitée». Les frais de procédure et les frais d'avocat ont été mis à la charge de l'Etat.
(ats)