«Contrainte de suivre» les prix bas, Migros critique la concurrence
Suppressions de postes, baisse du chiffre d’affaires et lutte acharnée sur les prix: l’année a été rude pour Migros. Dans l'émission Eco Talk de la SRF, son directeur général Mario Irminger a expliqué la direction que le géant suisse de la distribution veut emprunter.
Comment la Migros veut se repositionner
Migros a été vivement critiquée cette année pour s’être séparée de plusieurs filiales, notamment Hotelplan, dont la vente à l’Allemagne a suscité beaucoup d’incompréhension. Mario Irminger justifie ce choix:
Selon lui, la stratégie de retour durable sur la voie du succès repose sur trois piliers. Le premier concerne les rénovations et l’expansion du réseau de magasins. Il annonce:
Beaucoup de ces nouvelles enseignes seront de petite taille, faute d’obtenir aujourd’hui de grandes surfaces commerciales. Parallèlement, environ 300 magasins existants seront rénovés.
Le deuxième pilier concerne l’offre: Migros veut redevenir concurrentielle dans les produits de boulangerie, le pain et le «convenience». Le troisième pilier vise l’assortiment à bas prix:
La guerre des prix entre Migros et les autres
La guerre du pain a dominé l’actualité: Aldi a lancé un pain à moins d’un franc, obligeant Migros à s’aligner. Mario Irminger concède: «Nous avons été contraints de suivre». Il se montre critique:
Migros ne peut pas soutenir de telles pratiques. Le jugement est sans appel: «Nous trouvons cela faux».
Il défend toutefois la stratégie prix bas: le commerce alimentaire suisse est historiquement très dépendant des promotions, bien plus que les pays voisins. Comment proposer des prix encore plus bas? Mario Irminger répond:
La coopérative travaille également à acheter moins cher.
La différence entre Denner et Migros
Où se situe aujourd’hui la différence avec un discounter comme Denner? Mario Irminger admet: «Si vous comparez les articles essentiels, vous verrez qu’il n’existe pratiquement plus qu’un seul prix. Avec le temps, tout le marché s’aligne». Comme cela a été le cas pour le pain.
Le directeur de Migros rappelle toutefois une distinction fondamentale: un discounter propose 3000 à 4000 articles, un supermarché entre 12 000 et 30 000. «L’assortiment d’un supermarché est immensément large, celui d’un discounter extrêmement ciblé.»
La fin de M-Budget
Migros veut développer le segment bas prix tout en mettant fin à M-Budget. Contradictoire? Mario Irminger explique: «La lisibilité du rayon doit être bonne. Nous regroupons les marques propres diffuses». Objectif: concentrer l’offre sur la marque la plus forte, Migros.
La fête du personnel
La fête des 100 ans de Migros a aussi fait couler beaucoup d’encre. Certains médias parlaient même d’un flop. Mario Irminger réfute: pour lui, c’était l’un des moments forts de ces deux dernières années.
Un commentaire sur la concurrence
En conclusion, Mario Irminger s’accorde un commentaire rare sur la concurrence:
Traduit de l'allemand
