La Poste a vu son résultat d'exploitation et son bénéfice fondre nettement au premier semestre 2025 par rapport à la même période de l'an dernier. Pour adapter son réseau, elle prévoit une réorganisation qui pourrait entraîner la suppression d'une centaine d'emplois.Le chiffre d'affaires n'a reculé que légèrement par rapport au premier semestre 2024.
En revanche, le résultat d'exploitation a chuté de 29%, à 118 millions de francs. Et le bénéfice de 44%, à 74 millions de francs, note l'entreprise jeudi dans un communiqué. Ces résultats sont «conformes aux attentes», selon elle. Pour les expliquer, le directeur général ad intérim Alex Glanzmann a mis en évidence devant la presse à Berne le recul continu du volume de lettres (-4,9%) et des opérations au guichet (près de 10%), ainsi que la hausse des coûts, notamment liés au personnel. Dans le même temps, le nombre de paquets a augmenté de 3,4% et celui des passagers de CarPostal de 2,8%.
Au final, le département des services logistiques voit son résultat d'exploitation chuter de 220 à 123 millions de francs en une année. De son côté, la filiale Postfinance est parvenue à multiplier son résultat d'exploitation par plus de trois à 134 millions et son bénéfice net par près de deux à 110 millions.
Dans ce contexte, en dépit des difficultés, la Poste assure bénéficier d'une assise financière solide et avoir la capacité de financer le service universel «de A à Z» par ses propres moyens. Elle appelle le monde politique à lui accorder la «marge de manoeuvre» nécessaire au niveau réglementaire. Selon Alex Glanzmann, l'entreprise investira dans les filiales «qui ont un avenir». Pour les autres, il faudra trouver des alternatives, a-t-il ajouté, vantant le «succès» des filiales ouvertes avec un partenaire. Pour lui, «ce qui compte, ce n'est pas le format, c'est comment permettre aux clients d'avoir accès à nos services».
Pour faire face à ce recul, la Poste mise sur des adaptations «modérées» de tarifs et des gains d'efficacité. Elle prévoit notamment de «réorienter les unités centrales de RéseauPostal d'ici 2026». Cette réorganisation pourrait impliquer au maximum 100 résiliations et 20 adaptations de contrats, indique La Poste.
L'entreprise promet de mettre cette mesure en œuvre «aussi socialement responsable que possible». Selon Alex Glanzmann, en tenant compte des postes qui seront créés, le nombre de suppressions d'emplois nettes devrait tourner autour d'une trentaine de postes.
Syndicom dénonce une mesure «inacceptable». «La politique insuffisante du personnel ne doit pas se faire aux dépens des employés», affirme le syndicat. Au lieu d'accompagner les employés de longue date vers l'ère numérique, l'entreprise «préfère les remplacer». «La politique insuffisante du personnel ne doit pas se faire aux dépens des employés», affirme le syndicat.
Selon lui, «au moins la moitié des 120 employés ne seraient pas concernés si les nouvelles structures étaient conçues de manière à permettre au personnel actuel d’évoluer avec elles». Et d'exiger que les responsables de la Poste fassent «tout leur possible pour reprendre le personnel en poste dans les nouvelles fonctions».
Interrogé lors de la conférence de presse, Alex Glanzmann n'a pas voulu s'engager sur ce point. Les employés actuels sont «très bons» et ont de grandes chances de trouver un poste qui leur convient dans l'entreprise, a-t-il dit. La Poste cherche toutefois des compétences bien précises et ce sont les mieux qualifiés qui seront engagés, a-t-il ajouté. (mbr/ats)