Malgré leur promesse, les Etats-Unis n'appliquent pas le nouveau tarif
Lorsque le conseiller fédéral Guy Parmelin a annoncé, mercredi en fin d’après-midi, un accord avec l’administration du président Donald Trump dans le conflit douanier, son porte-parole a lancé aux journalistes présents:
Ces propos laissaient entendre qu’il ne s’agissait plus que d’une question d’heures avant que le gouvernement américain ne mette concrètement en œuvre les nouvelles conditions applicables aux importations de produits suisses — soit un droit de douane plafonné à 15%, avec effet rétroactif au 14 novembre 2025. Et que les dispositions d’application entreraient en vigueur au plus tard le jeudi suivant.
Plus de deux jours ouvrables et un week-end plus tard, force est de constater que cette hypothèse était erronée. Ni la Maison-Blanche, ni le représentant américain au commerce, ni l’administration des douanes CBP (Customs and Border Protection) n’ont publié les ordonnances correspondantes, ni même actualisé la base de données douanière destinée aux importateurs.
Résultat: lundi à 16h30 (heure suisse), le «Harmonized Tariff Schedule» du gouvernement américain affichait toujours un tarif punitif de 39%. Le point central de la déclaration d’intention entre les Etats-Unis et la Suisse, rendue publique il y a plus d’un mois, attend donc toujours sa mise en œuvre.
Certes, Donald Trump a assuré oralement la semaine dernière qu’il allait réduire les droits de douane, expliquant qu’il avait été «gentil avec la Suisse». Mais le président n’a jamais précisé que cette baisse serait rétroactive.
A Berne, ce nouveau retard ne semble pas susciter d’inquiétude particulière. Comme il s’agit uniquement d’une mise en œuvre technique et que les importateurs pourront demander le remboursement des droits de douane indûment payés auprès de l’administration américaine, le Département fédéral de l’économie, dirigé par Guy Parmelin, ne se dit pas préoccupé, indique son porte-parole Markus Spörndli.
Contacté par CH Media, le bureau du représentant américain au commerce à Washington a refusé de commenter les raisons de ce retard dans l’application du deal douanier.
(traduit et adapté par mbr)
