Imaginez, vous êtes employé dans une entreprise, et votre poste est mis au concours, alors que vous l'occupez toujours. Vous apprenez ensuite que, si vous voulez garder votre emploi, il vous faudra envoyer votre candidature à votre propre employeur...
C'est la désagréable expérience que vivent en ce moment des employés du secteur informatique de l'entreprise Brack, désormais nommée Brack Alltron, rapporte la SonntagsZeitung.
Mi-avril, plus de 60 annonces de postes ont été publiées sur une plateforme d'emploi. L'entreprise explique ce recrutement par une réorganisation, selon un porte-parole contacté par le journal.
Certains employés ont été mis au courant de cette procédure plutôt inhabituelle en Suisse, alors que d'autres ont appris cette restructuration de Brack.ch par hasard, sur le réseau professionnel LinkedIn.
L'entreprise minimise sa démarche, qui se veut plutôt courante en Allemagne, où le droit du travail protège mieux les salariés. La firme explique ainsi à la SonntagsZeitung qu'une vingtaine de postes ont déjà été pourvus à l'interne. Elle a déclaré au journal dominical:
Professeur dans les universités de Zurich et de Lucerne et avocat spécialisé en droit du travail, Michael Meier doute des bonnes intentions de l'entreprise de vente en ligne:
Brack, elle, affirme que des postes ne seront pas supprimés à grande échelle, mais que seulement quelques-uns d'entre eux pourraient être supprimés.
En août dernier, le groupe Competec avait fait l'objet d'une restructuration et d'un changement de nom, qu'avait même regretté le fondateur du groupe informatique, Roland Brack.
Il y a quelques semaines, le site Brack.ch avait l'objet d'un piratage informatique. Les utilisateurs en avaient été quitte pour une frayeur, et avaient dû changer leur mot de passe. L'entreprise avait toutefois déclaré qu'aucune donnée n'avait été dérobée.
En attendant, les employés postent des témoignages énervés sur des sites d'évaluation comme Kununu.com, explique la SonntagsZeitung, et l'ambiance au sein du secteur IT doit désormais être bien loin de l'atmosphère bon enfant des débuts de l'entreprise de vente en ligne. (joe/ats)