Même si l'attaque a eu lieu dans la rue, l'agression à Zurich a révélé la fragilité sécuritaire dans les crèches suisses. Le ressortissant chinois qui s'est attaqué à des bambins a suscité de nombreuses discussions en Suisse.
Mardi, les forces de police qui ont débarqué dans ce quartier de Zurich-Oerlikon ont découvert un homme, immobilisé par la directrice de la crèche. Il n'a opposé aucune résistance au moment d'être emmené par la police zurichoise. Au-delà de la tristesse du drame, la question se pose: faut-il densifier les mesures de sécurité dans les crèches?
Au téléphone, les structures romandes contactées disent se sentir en sécurité. Directrice de la garderie le p'tit flon, Ana Rita Perez assure que son établissement jouit d'une excellente surveillance:
La directrice des lieux nous expose une situation vécue: «Il y a déjà eu dans le quartier une personne armée qui présentait un comportement dangereux». Mais la police est intervenue très rapidement, en se postant devant la crèche. Elle nous livre une autre anecdote d'un homme, au comportement étrange, à proximité de la garderie.
Par ailleurs, les forces de police viennent régulièrement faire des rondes et la crèche peut aussi compter sur une société spécialisée dans la sécurité, dont les bureaux se trouvent juste devant les locaux de la garderie.
La responsable rappelle que son jardin d'enfants est une crèche privée, qu'elle se débrouille par ses propres moyens. Elle ajoute: «A notre échelle, ça marche très bien».
Directeur de l'Observatoire de la sécurité à l'Université de Genève, Frédéric Esposito explique que «des processus cantonaux sont mis en place. A Berne, par exemple, il existe le dispositif Amok» dans les différents établissements scolaires. Le politologue souligne toutefois qu'il est «extrêmement difficile» de tirer des conclusions concernant le drame de Zurich pour le moment.
Patrick Carruzzo, spécialiste et fondateur de l'Académie Suisse de sécurité, convient qu'il est facile de jeter la pierre alors qu'un drame vient de se produire. Si l'accident à Zurich s'est déroulé en dehors de la garderie, il rappelle que «dans un établissement où des parents confient leur enfant, on peut s’attendre à une sécurité accrue».
Le spécialiste prend l'exemple de la garderie de sa petite-fille, où il faut taper un code pour accéder à la garderie. Malgré cette mesure de sécurité, il est facile de s'introduire dans la structure, affirme Patrick Carruzzo. L'expert propose «la mise en place d'une réception» pour éviter les intrusions indésirables.
Sans pour autant accabler le personnel, il envisage également l'hypothèse d'une sensibilisation pour préparer les encadrants à une hypothétique agression.
«Il faut savoir rebondir sur les événements et se poser la question: que fait-on?», ajoute-t-il. Car si le drame de Zurich risque d'entraîner une vigilance accrue temporairement, Patrick Carruzzo craint que le temps ne fasse oublier l'accident. Il rappelle que des alarmes anti-agression (un système de montre, par exemple) peuvent être mise en place sans que les coûts soient exorbitants.
Pour conclure, le spécialiste interroge: