Quatre enfants en bas âge sont décédés en Suisse en 2024 des suites de mauvais traitements. Au total, 19 cliniques pédiatriques ont traité 2084 enfants et adolescents l'année dernière pour de la maltraitance présumée ou confirmée.
Le nombre de cas signalés est pratiquement aussi élevé que le record de l'année précédente, a annoncé lundi le groupe spécialisé dans la protection de l'enfant des cliniques pédiatriques suisses. La charge de travail en matière de protection de l'enfant en Suisse reste donc élevée.
Selon le 16e rapport de la Statistique nationale de la protection de l'enfant, 705 cas de maltraitance physique ont été signalés, soit 153 cas de plus que l'année précédente. Les raisons de cette hausse ne sont pas claires. En revanche, le nombre de cas de maltraitance psychique signalés a nettement diminué pour atteindre 437 cas (-229).
Trois enfants sont décédés dans leur première année de vie des suites de violences physiques. Un autre est mort dans sa deuxième année de vie des suites d'une négligence grave.
De nombreux enfants concernés sont très jeunes et donc particulièrement vulnérables. Plus de 40% des cas de maltraitance concernaient des enfants de moins de six ans. Près de 20% concernait un enfant dans sa première année de vie.
Une grande partie des auteurs de violences étaient issus du cercle des personnes les plus proches. Environ 70% des cas signalés ont eu lieu au sein de la famille. Une fois de plus, environ un tiers des cas ont été commis par des hommes agissant seuls. La proportion de femmes auteures de délits individuels était d'environ un quart, soit une augmentation par rapport à l'année précédente (près de 21%).
L'étude souligne la nouvelle augmentation du nombre d'hommes et de femmes agissant ensemble dans les cas de maltraitance psychique. Dans 42% des cas, les deux partenaires ont été désignés comme auteurs de la violence domestique, alors que cette proportion n'était que de 35% l'année précédente.
Les différences connues entre les sexes ont été confirmées une nouvelle fois: la violence physique concerne davantage les garçons, la maltraitance psychologique est plus souvent diagnostiquée chez les filles. La proportion élevée de femmes victimes de violences sexuelles est également restée inchangée.
En 2024, près de 16% des auteurs et auteures présumés avaient moins de 18 ans, ce qui représente une nette augmentation par rapport à l'année précédente (11%).
Alors qu'en 2023, près de 64% des cas de maltraitance étaient considérés comme sûrs, ce pourcentage est retombé à près de 54% en 2024. Cela montre à quel point il est difficile de procéder à une évaluation claire dans les cas de la protection de l'enfant, car il n'y a souvent pas de blessures visibles ou de preuves claires.
Dans environ un tiers des cas d'abus sexuels, aucun diagnostic clair n'a été posé. Une fois de plus, le syndrome de Münchhausen par procuration a représenté un défi particulier en matière de diagnostic. Près de la moitié des cas signalés ont été jugés «incertains». Dans ce cas, des personnes simulent ou provoquent sciemment des maladies chez une autre personne et demandent ensuite un traitement médical. (jzs/ats)