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Espionnage

La nomination de Daniela A. Brügger au SRC embarrasse

La nomination de cette femme embarrasse les espions suisses

Le service de renseignement de la Confédération est en pleine restructuration, et en pleine crise. En interne, les esprits s'échauffent sur la manière dont une vice-directrice a obtenu son poste.
28.07.2024, 18:5528.07.2024, 18:55
Henry Habegger / ch media
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Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) est en crise. Le personnel ne cache pas son mécontentement, le service est mal organisé. La fusion de la partie nationale et de la partie étrangère, réalisée il y a des années, a fait un flop et sera démantelée.

Mais selon la «NZZ», cette transformation aurait des conséquences:

«Les services secrets suisses sont tellement occupés qu'ils ont dû réduire la lutte contre le terrorisme»

Des cantons se sont plaints que les prestations du SRC avaient «nettement diminué».

La nouvelle composition de la direction suscite l'inquiétude

Ce n'est pas tout. La nouvelle direction du service de renseignement, dirigée par Christian Dussey, qui fait l'objet de controverses internes, est également source d'inquiétude à d'autres égards.

Christian Dussey, directeur du SRC
Christian Dussey, nouveau directeur du Service de renseignement de la Confédération.

Au cœur du problème? Daniela Brügger, responsable du département «Support et innovation» et vice-directrice depuis mars 2024. La manière dont elle a accédé à ce poste interpelle.

Selon certains employés, Daniela Brügger, alors chasseuse de têtes, aurait été chargée en 2021 par la ministre de la Défense Viola Amherd de chercher un nouveau directeur pour le service.

Daniela Brügger se serait ensuite adressée à l'ambassadeur en Iran de l'époque, Christian Dussey, qui est effectivement devenu directeur. En guise de remerciement, le nouvel élu aurait fait entrer la chasseuse de têtes dans son service et l'aurait nommée membre de la direction.

Vraiment? Sonja Margelist, porte-parole du SRC, précise:

«Pour le recrutement du poste de directeur ou de directrice du SRC, le DDPS a collaboré avec la société de recherche de cadres Guido Schilling AG. Du côté du mandataire, Mme Brügger était coresponsable du dossier».

Christian Dussey se serait trouvé «avec diverses autres personnes sur une liste de personnes qui ont été approchées par la société de recherche de cadres.»

«Aucune influence» sur sa nomination

A la question de savoir s'il n'est pas étrange que cette même Madame Brügger ait ensuite obtenu un poste à la direction du SRC, la porte-parole répond:

«Le fait que Daniela Brügger ait travaillé auparavant dans la société de conseil qui a accompagné des recrutements de cadres pour le DDPS n'a pas eu d'influence sur sa nomination à son poste actuel.»

Récapitulons: après le processus interne de recrutement de la nouvelle direction, deux postes sont restés vacants. Ils ont été mis au concours sur le portail de l'emploi de la Confédération. «Pour le poste de direction du Mission Support & Innovation Center, plus de quatre-vingts personnes avaient postulé, dont sept ont été invitées à un premier entretien structuré». Trois personnes auraient passé un processus d'évaluation d'une journée au SRC ainsi qu'un assessment externe.

Ces candidats ont ensuite été «comparés et classés sur la base des résultats du processus de recrutement». «Il en est ressorti que Daniela Brügger remplissait le mieux les critères requis», a déclaré la porte-parole du SRC.

Avant de prendre sa décision, le directeur a présenté la candidature restante à la commission de sélection qui avait déjà participé à la nomination du reste de la nouvelle direction.

La porte-parole répond par la négative à la question de savoir si le chasseur de têtes Schilling, donc l'ancien employeur de Brügger, a également été impliqué dans l'attribution du poste de direction.

Daniela A. Brügger
Voici Daniela A. Brügger.

Tout s'est donc déroulé correctement. Reste qu'une personne qui a aidé son chef à s'installer siège désormais à la direction du service de renseignement suisse.

Le profil que Daniela Brügger tient sur la plateforme Linkedin n'est pas des plus habituels. Elle se présente comme «vice-directrice/membre de la direction» du service de presse, se qualifie de «business leader», avec «une capacité avérée à inspirer et à développer les gens.»

Vu la mauvaise ambiance qui règne au SRC, cette capacité n'a visiblement pas encore été mise à profit. Le chef de Daniela Brügger, Christian Dussey, est plus réservé, il se présente comme «Christian D., Government Official», avec une bio plutôt maigre.

Selon la porte-parole du SRC, ce profil offensif s'inscrit dans le nouveau concept du service secret: les membres de la direction ont été présentés par communiqué de presse, il s'agit donc de «personnes publiques», contrairement aux autres collaborateurs du SRC. Ils représentent «le visage du SRC vis-à-vis du public». Le profil Linkedin de Daniela Brügger serait «conforme aux directives de la Confédération et du DDPS concernant l'utilisation des médias sociaux».

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