Le 5 novembre prochain, les Etats-Unis éliront leur prochain président lors d'un scrutin qui s'annonce très serré. Des millions de citoyens américains sont appelés aux urnes à travers le monde - et une (petite) partie d'entre eux habitent en Suisse.
Selon l'Office fédéral de la statistique (OFS), on comptait très exactement 20 121 citoyens américains au sein de la population résidante permanente fin 2023. Parmi eux, près de 16 000 étaient âgés de 18 ans ou plus, et ont donc le droit de vote. A ceux-ci s'ajoute un nombre à peu près équivalent de bi-nationaux, ce qui porte le nombre total d'électeurs à quelque 32 000.
Il s'agit donc d'une petite communauté. Les ressortissants uniquement américains ne représentent que 0,8% de la population étrangère vivant en Suisse. A titre de comparaison, la part de Français se monte à 6,8%, celle d'Italiens atteint même 14%. Par rapport à la population totale, le pourcentage d'Américains est de 0,2%.
Mais qui sont-ils?
En jetant un coup d'œil aux statistiques, on s'aperçoit qu'ils forment une communauté plutôt homogène. D'abord au niveau purement géographique: plus de la moitié d'entre eux se concentrent dans à peine 30 communes. Zurich, Genève et Vaud sont les cantons «les plus attractifs», commente l'OFS. En effet, beaucoup d'Américains résident dans les chefs-lieux de ces trois cantons.
Zurich et Genève devancent nettement les autres villes: elles regroupent à elles seules 25% des citoyens américains vivant en Suisse - environ 2400 personnes chacune. Bâle et Lausanne suivent, avec 1307 et 606 individus, respectivement.
Berne, Zoug, Lucerne et Lugano sont également assez prisées, tout comme d'autres communes plus petites, situées à proximité des grands centres. C'est notamment le cas de Pregny-Chambésy, de Versoix et du Grand-Saconnex, dans le canton de Genève, d'Adliswil (ZH) ou encore de Riehen (BS).
Les Américains vivant en Suisse présentent également des caractéristiques socio-professionnelles très similaires. Ils constituent la population étrangère la mieux formée: la presque totalité des personnes actives originaires des Etats-Unis sont titulaires d'un diplôme tertiaire (92,5%), contre 48,2% des Suisses.
«Cela va souvent de pair avec une profession hautement qualifiée», indique l'OFS. Et, en effet, c'est le cas pour 88,6% des ressortissants américains, qui occupent très majoritairement des emplois dans le secteur des services (84,4%). A titre de comparaison, 56,0% des Suisses exercent une profession hautement qualifiée, tandis que 77,1% d'entre eux travaillent dans le tertiaire.
Avec le Royaume-Uni, les Etats-Unis comptent d'ailleurs le plus de personnes occupant une fonction dirigeante en Suisse. Si la moyenne globale des travailleurs exerçant une telle fonction est de 28,5%, elle est en revanche de 38,8% pour ce qui concerne les ressortissants états-uniens établis dans le territoire helvétique.
Autre conséquence de leur statut professionnel élevé: six Américains sur dix travaillent selon des horaires flexibles, soit largement davantage que les ressortissants suisses (51,2%). «De manière générale», note l'OFS, «les personnes hautement qualifiées bénéficient plus souvent d’horaires flexibles que celles exerçant une profession élémentaire.»
Si les Américains en Suisse sont donc relativement peu nombreux, on ne peut pas dire la même choses des Helvètes résidant aux Etats-Unis: ils sont plus de 83 000, soit plus d'un dixième des Suisses établis à l'étranger. Ils constituent la plus grande communauté helvétique hors d'Europe.