Entre 650 millions et 1,3 milliard. Tel est le surcoût estimé par Berne si l’on devait maintenir la commande de trente-six F-35 aux Etats-Unis, au prix à originel de 6 milliards francs. Comme disait le conseiller fédéral Guy Parmelin à propos des droits de douane de 39% imposés à la Suisse par Donald Trump: c’est là que la chatte a mal aux pieds.
La question qui se pose à présent dans les états-majors des partis à l'écoute d'une opinion remontée contre les Etats-Unis de Donald Trump: faudrait-il que le peuple revote si l’option d'un important surcoût était retenue, plutôt que celle d'une diminution du nombre d’appareils commandés pour rester dans le budget initial des 6 milliards?
Le PS est clair à ce sujet. Joint par watson, le conseiller national socialiste vaudois Samuel Bendahan resitue la démarche de son parti:
Cette demande est apparue en juin déjà lorsqu’un journaliste indépendant du nom de Beni Gafner avait affirmé que les Etats-Unis exigeaient 1,3 à 1,5 milliard de francs supplémentaires pour les trente-six appareils.
Vincent Maitre est sur la même ligne que le député vaudois. Le conseiller national centriste genevois l’affirme:
L’UDC ne fait pas exception. Si le conseiller national vaudois Yvan Pahud estime que «la Suisse doit renforcer sa défense pour répondre aux défis de la géopolitique», il ajoute:
Le conseiller national PLR genevois Cyril Aellen ne partage pas cette vision.
Il faut savoir que le peuple ne se prononce généralement pas en Suisse sur les enveloppes budgétaires votées par le Parlement, et ce dernier serait certainement appelé à se prononcer sur une facture des F-35 revue à la hausse.
Les Suisses avaient pourtant voté le 27 septembre 2020 sur les 6 milliards prévus pour les trente-six F-35 de Lockheed Martin. C'était dans le cadre d'un référendum obligatoire découlant d'un arrêté fédéral. A l'époque, le Conseil fédéral avait visiblement souhaité conférer la plus grande légitimité possible à cet «achat du siècle». Le résultat très ric-rac, 50,1% de «oui» seulement, à l'époque, donne sans doute encore plus de poids à ceux qui exigent un deuxième vote.
C'est d'ailleurs comme cela quel l'entend le conseiller aux Etats Vert neuchâtelois Fabien Fivaz, lorsqu'il déclare à watson:
Au vu des réponses fournies ci-dessus, il apparaît qu'une rallonge budgétaire demandée par le Conseil fédéral pour l'achat des F-35 aurait peu de chance d'être acceptée par le Parlement. Le niveau du montant soumis à l'approbation parlementaire serait sans doute déterminant. Chatte échaudée craint l'eau froide.