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La Suisse enquête sur la fondation israélo-américaine pour Gaza

La Confédération enquête sur la fondation israélo-américaine pour Gaza

Le directeur de la Fondation pour Gaza démissionne. A Genève, l’ONG n’a plus d’adresse, plus de conseil, et fait l’objet d’une enquête.
26.05.2025, 16:4026.05.2025, 16:40
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Les ruines de Gaza.Keystone

Le chef de la nouvelle fondation humanitaire créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis et Israël pour distribuer de l'aide dans la bande de Gaza a démissionné «avec effet immédiat». Enregistrée à Genève le 12 février, la Fondation humanitaire de Gaza n'y a plus d'adresse et «ne remplit pas plusieurs obligations légales», selon le DFI.

Le directeur exécutif de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), Jake Wood, a expliqué dimanche qu'il n'était pas possible selon lui de mettre en oeuvre le plan de l'organisation pour aider Gaza «tout en respectant strictement les principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance».

«Il y a deux mois, j'ai été approché pour diriger GHF en raison de mon expérience dans le milieu humanitaire», détaille Jake Wood dans son communiqué. «Comme beaucoup d'autres dans le monde, j'ai été horrifié et bouleversé par la crise de la faim à Gaza», a-t-il ajouté, disant s'être senti «obligé» d'apporter son aide.

Problème dès sa création

L'organisation, créée il y a quelques mois, a annoncé le 14 mai vouloir distribuer près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours.

L'ONU et des ONG ont affirmé à plusieurs reprises qu'elles ne participeraient pas à la distribution d'aide par cette fondation, accusée de travailler avec Israël. Pour l'ONU, elle ne respecte pas les principes «d'impartialité, de neutralité et d'indépendance».

Enquête suisse

L'organisation de lutte contre les crimes internationaux Trial International a déposé des dénonciations auprès de l'Autorité fédérale de surveillance des fondations (ASF) et du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) afin de faire toute la lumière sur cette ONG.

Il s'agit de déterminer si GHF respecte le droit, notamment pour son recours prévu à des sociétés de sécurité pour transporter l'aide depuis les points de passage jusqu'à des sites de distribution. Les liens de la fondation avec les Etats-Unis, où se trouve son siège, et Israël inquiètent particulièrement.

Plus d'adresse à Genève

Une filiale de la fondation a été créée à Genève le 12 février dernier. L'Index central des raisons de commerce indique toutefois que son adresse dans cette ville a été radiée. Il précise que l'avocat genevois David Kohler n'est plus membre du conseil de fondation et que ses pouvoirs sont radiés.

Contacté par l'agence Keystone-ATS pour une réaction, l'homme de loi n'avait pas répondu en fin d'après-midi.

Nombreux manquements

Selon l'ASF, qui dépend du Département fédéral de l'intérieur, la fondation «ne remplit actuellement pas plusieurs obligations légales». Elle n'a ainsi pas de membres du conseil de fondation ayant la capacité de signer et résidant en Suisse.

Elle ne dispose pas non plus du nombre minimum de trois membres dans le conseil de fondation prévu par les statuts. Elle ne semble pas avoir de compte en Suisse à ce jour et n'y a pas d'adresse valable.

Compte tenu de cette situation, l'ASF part du principe que la fondation «n'a pas encore commencé ses activités et est par conséquent inactive». L'Autorité fédérale précise lui avoir demandé de «clarifier la situation».

Plus d'une vingtaine de pays se sont opposés au nouveau modèle d'Israël pour la livraison de l'aide sur le territoire palestinien. La Suisse n'en fait pas partie. (jah/ats)

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Video: watson
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