Un insecte ravageur sème la panique dans un musée genevois
Les observations ont confirmé la présence d'insectes adultes de Stegobium paniceum, dont certains vivants, a indiqué jeudi le Muséum d'histoire naturelle de Genève (MHNG). Des dommages localisés et superficiels ont été observés sur les collections, notamment au niveau des ailes d'oiseaux naturalisés. «Nous n'avons pas vu de larve active, mais le niveau d'infestation a été atteint», a précisé le directeur du MHNG Arnaud Maeder.
Le Muséum est actuellement fermé pour travaux. Les spécimens exposés sont restés dans les dioramas et les vitrines, protégés par des bâches, a indiqué le directeur.
Si les adultes ne se nourrissent pas, les larves mangent des denrées et de matériaux riches en amidon, chitine, collagène, kératine et fibres végétales, comme les reliures de livres anciens, le cuir, les poils, les plumes, certains textiles et le papier. Elles sont bien connues des musées et bibliothèques en raison des graves dégâts qu'elles peuvent causer aux collections.
Sensible au froid
Pour faire face à cette infestation, la cellule de protection des biens culturelle a été immédiatement déclenchée, tandis que la surveillance a été renforcée avec l'installation de nouveaux pièges. Les espaces concernés ont été confinés et été nettoyés. Le chauffage n'a pas été réenclenché afin de ne pas favoriser le développement de l'insecte qui est sensible au froid.
Deux méthodes d'éradication sont utilisées. Certains objets sont placés dans un espace dans lequel on supprime l'oxygène. L'autre méthode consiste à tuer les insectes en congelant les objets pendant un mois à moins 18 degrés.
La situation est sous contrôle, mais le Muséum devra procéder à une désinfestation globale et préventive. Sur la base de l'expérience d'autres musées, plusieurs scénarios sont à l'étude.
Cette situation pourrait repousser les réaménagements des galeries et la réouverture du Muséum d'histoire naturelle, prévue pour septembre 2026. Une opération similaire avait été menée en 2023, dans les herbiers des Conservatoire et Jardin botanique de Genève, infestés par un autre insecte ravageur, le Lasioderma du tabac. (sda/ats)
