Une manifestation propalestinienne doit avoir lieu samedi 14 octobre à Genève, comme en fait état le collectif anticolonialiste Secours rouge sur son compte Instagram et comme watson l’indiquait jeudi. La police cantonale genevoise a rendu un avis favorable à sa tenue, a-t-on appris. Le Département de la sécurité, qui a le dernier mot, devrait donner son feu vert, nous indiquait-on vendredi en milieu d’après-midi.
Le canton de Genève se démarquerait ainsi des cantons de Zurich, Berne et Bâle, qui ont interdit tout rassemblement en lien avec le conflit israélo-palestinien. A Zurich, l’Université et l’Ecole polytechnique fédérale ont interdit au groupe marxiste Der Funke (L’Etincelle) de se réunir pour marquer son soutien aux Palestiniens en raison d’un clair appel à la violence de sa part sur des affiches, rapporte le groupe alémanique de presse BZ Schweiz.
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Ce qui suit doit-il aussi être considéré comme un appel à la violence? Dans le communiqué relatif aux attentats perpétrés par le Hamas le week-end dernier en Israël, publié sur l’Instagram de Secours rouge comme sur le site d’extrême gauche Renversé, on peut lire dans la partie introductive de l’appel:
Dans un contexte de violence extrême au Proche-Orient et des tensions qui en découlent en Europe, comment comprendre ce passage: «par tous les moyens possibles»? Un peu comme dans les contrats contenant des clauses écrites en tout petits caractères, on découvre en toute fin de communiqué, dans une seconde formulation du propos, la nature desdits «moyens», qui vont «du boycott aux actions de solidarité», ce qui exclut la violence physique, sauf à considérer que des actions de solidarité peuvent prendre un tour violent.
Il est possible que ce qui n'est pas jugé illégal dans le cas présent pourrait le devenir si le Hamas était définitivement reconnu comme organisation terroriste par la Suisse.
Cela dit, le communiqué conjoint de Secours rouge et de Renversé n’exprime aucune condamnation des attaques de civils israéliens pas le Hamas, estimant qu’elles s’inscrivent dans la «résistance palestinienne» au «colon sioniste».
En France, frappée vendredi par une attaque au couteau meurtrière perpétrée par une jeune Tchétchène fiché pour radicalisation et dont on ignore pour l’heure les motivations, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA, extrême gauche) fait l’objet d’une poursuite pénale pour apologie du terrorisme suite à son communiqué de réaction à l’attaque du Hamas contre Israël. En cause, ces propos:
Le NPA ajoutant ces mots:
A part «Intifada!», qui sonne comme un appel au soulèvement, le reste du message ressemble au communiqué publié conjointement par Secours rouge et le site Renversé.
En Suisse, le Code pénal ne contient pas l’infraction d’«apologie du terrorisme», explique l’avocat pénaliste Charles Poncet (par ailleurs député UDC au Grand Conseil genevois et candidat au Conseil national).
A Genève, deux manifestations se sont déroulées sans heurts cette semaine, l’une, mercredi, de soutien à Israël, l’autre, jeudi, propalestinienne.