Ils utilisent Google pour faire chanter les commerçants suisses
Pour de nombreux commerçants, la visibilité en ligne est essentielle. Et alors que la réputation numérique joue un rôle toujours plus grand quand il s'agit de choisir entre plusieurs adresses, que ce soit un restaurant, un hôtel ou même une boutique, certaines personnes malintentionnées ont bien compris qu'on pouvait la manipuler.
C'est le cas d'escrocs particulièrement bien organisés, sur lesquels la SRF a enquêté. Dans ces cas-ci, un commerçant voit apparaitre plusieurs commentaires négatifs sur sa page My Business ou sur Google Maps. Peu après, il reçoit un message Whatsapp dans lequel on lui demande une rançon, généralement entre 100 et 200 francs, en échange de la suppression du commentaire. Et ce chantage au faux avis se multiplierait en Suisse, SRF écrit:
Car il s'agirait bien de réseaux. Le média public a retracé, avec l'aide d'une ancienne enquêtrice américaine, le cas d'un carrossier qui avait été visé par cette arnaque. Rapidement, ils ont découvert que les commentateurs qui dénigraient l'artisan suisse s'attaquaient également à d'autres cibles en Finlande, ce qui n'était pas une coïncidence.
En recueillant plus d'informations, Kay Dean, l'enquêtrice en question, a remonté la piste jusqu'à un numéro de téléphone pakistanais, qui «tente actuellement d'extorquer simultanément des dizaines d'entreprises, notamment en France, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Suisse et aux Etats-Unis.»
Et ça n'a rien de surprenant. Selon Kay Dean, spécialiste du sujet, ces nouveaux maîtres chanteurs sont pour la plupart des organisations basées en Inde, au Pakistan ou au Bangladesh. Ces bandes criminelles, grâce à «un vaste réseau de faux profils», se sont spécialisées dans la vente d'avis Google, négatifs comme positifs.
Mais au-delà de ses découvertes immédiates, elle s'interroge. Si elle, elle parvient à déceler ces fraudes, pourquoi Google ne fait-il rien? Elle juge le mastodonte responsable:
Interrogé par SRF, Google indique avoir pris des mesures et demande aux commerçants de signaler les cas suspects:
(hun)
