Le gouvernement ukrainien est en colère contre la Suisse. La raison? Nicolas Bideau, chef de la communication du Département des affaires étrangères (DFAE), s'est montré favorable à un plan de paix pour l'Ukraine proposé par la Chine et le Brésil.
La semaine dernière, la Suisse avait été le seul pays occidental à participer à une réunion organisée par la Chine et le Brésil en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. La Confédération a participé à la réunion en tant qu'observateur. Il a été question d'un plan de paix pour l'Ukraine, qui commence par un cessez-le-feu le long de la ligne de front actuelle.
«Nous soutenons cette dynamique», a déclaré le porte-parole du DFAE, Nicolas Bideau, à l'agence de presse Reuters. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a ensuite fait savoir que «l'Ukraine exprime sa déception quant au soutien de la Suisse au soi-disant plan en six points de la Chine et du Brésil».
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères indique que la Suisse et l'Ukraine continuent de travailler ensemble pour inciter les pays à signer la déclaration finale du sommet du Bürgenstock en juin dernier. Tous les plans visant à rétablir la paix en Ukraine devraient respecter deux principes:
Et les plans devraient être basés sur la Charte de l'ONU et respecter la souveraineté de l'Ukraine et son intégrité territoriale.
Et c'est là le point de discorde. L'Ukraine rejette les plans de paix qui envisagent de céder le territoire ukrainien à la Russie. Il semble maintenant y avoir des divergences d'opinion sur la question de savoir si la Chine et le Brésil se réfèrent ou non à la Charte de l'ONU. La Charte stipule que «tous les membres s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale».
Interrogée sur la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, la porte-parole du DFAE Léa Zürcher s'est exprimée.
C'est en se basant sur cette position que le Département fédéral des affaires étrangères a participé le 27 septembre en tant qu'observateur à New York à la réunion organisée par la Chine et le Brésil pour les pays du «Sud global».
Pourquoi la Suisse participe-t-elle à une réunion des pays du Sud? Le Département des affaires étrangères veut manifestement continuer à se faire connaître sur le plan international, pour que la Suisse soit le lieu où pourrait se tenir une deuxième conférence sur la paix en Ukraine — cette fois-ci avec la participation de la Russie.
La date d'une telle rencontre reste ouverte. Rien ne se passera avant les élections présidentielles américaines du 5 novembre. L'armée russe progresse actuellement dans la région de Donetsk — ce qui n'incite pas le Kremlin à vouloir négocier.
Traduit et adapté par Noëline Flippe