«Sortez avant que votre enfant soit blessé»: menaces dans un train CFF
Lundi dernier, le soir, dans un train CFF reliant Interlaken à Spiez, une famille ukrainienne a été victime d’une violente agression verbale. L’homme qui les a pris pour cible a commencé à les insulter après avoir entendu qu’ils parlaient ukrainien entre eux.
Selon la mère, qui a publié la vidéo de l’incident sur Instagram, l’agresseur lui aurait arraché le téléphone des mains. Elle, son mari et leur enfant d’un an ont alors changé de wagon, tandis que des témoins alertaient la police.
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Avant cela, L’homme aurait insulté le père de famille «sans raison apparente», l’accusant de ne pas être Suisse tout en se vantant de sa propre citoyenneté helvétique. Il lui aurait lancé qu’il «devrait être dans une tranchée» avant de proférer des menaces de mort.
Entre deux insultes, il aurait trinqué avec sa compagne assise à côté de lui, puis recommencé à s’en prendre à la famille. Il aurait affirmé vouloir «les démolir» et «tuer tout le monde», les exhortant à quitter le train:
La scène, d’une durée d’environ cinq minutes, a été intégralement filmée et publiée sur les réseaux sociaux, où elle a rapidement fait le tour d’Instagram et de Telegram.
Intervention de la police
La police cantonale bernoise nous a confirmé l’incident. Une intervention a bien eu lieu, le soir-même, à la gare de Spiez, où les individus concernées ont été contrôlées. «Les personnes impliquées seront entendues», a indiqué le corps cantonal. Une enquête est en cours. Dans les commentaires sous la vidéo, plusieurs internautes ukrainiens affirment avoir déjà croisé le même homme et sa compagne dans des circonstances similaires.
Dans la vidéo, l’agresseur prétend être russe. Mais selon plusieurs discussions en ligne, il s’agirait en réalité d’un citoyen letton. L’identité du suspect n’a toutefois pas encore été confirmée par la police bernoise.
Enquête lettonne
Jeudi dernier, le Service de sécurité d’Etat letton a toutefois indiqué avoir ouvert une procédure pénale visant un ressortissant letton suspecté d’être impliqué dans cette agression. Dans un communiqué publié sur son site internet, l’institution du pays balte précise que les faits sont examinés au regard d’un article du code pénal réprimant les actes «incitant à la haine et à l’hostilité envers les Ukrainiens», lorsqu’ils s’accompagnent de menaces ou de violences.
L'autorité lettone en charge rappelle que ses missions comprennent la lutte contre le terrorisme, la protection de l’ordre constitutionnel, le contre-espionnage et la défense de la dignité humaine. Dans son communiqué, il souligne aussi le respect de la présomption d’innocence.
L’affaire, largement relayée en Suisse alémanique, prend désormais une dimension internationale. Les enquêtes menées par la police cantonale bernoise et par les autorités lettonnes se poursuivent parallèlement.