Ce Suisse avait attaqué de grands banquiers au marteau
Le Tribunal fédéral confirme le traitement stationnaire ordonné contre l'homme qui avait agressé le gouverneur de la Banque de France et vice-président de la Banque des règlements internationaux en juin 2022 à Bâle. Le recourant avait asséné plusieurs coups de marteau à la victime, la blessant grièvement à la tête.
En décembre 2024, le Tribunal d'appel de Bâle-Ville avait constaté que les éléments constitutifs de la tentative de meurtre étaient réalisés. Mais il n'avait pas prononcé de sanction pénale car l'auteur avait agi en état d'irresponsabilité. A la place, une mesure thérapeutique stationnaire avait été prononcée.
Dans un arrêt publié vendredi, le Tribunal fédéral rejette le recours de l'agresseur qui demandait l'annulation du jugement bâlois et sa libération. Il faisait valoir des vices de procédure qui auraient dû rendre inexploitable sa première audition au lendemain des faits.
Un accès de folie
Les juges de Mon Repos constatent que des lésions corporelles, et non une tentative de meurtre, ont été d'abord évoquées. Cependant, les enquêteurs ont expliqué précisément à l'agresseur quels faits lui étaient reprochés. En outre, la gravité des lésions subies par la victime n'était pas encore établie. L'homme n'a donc pas été trompé à ce stade.
Le recourant contestait aussi l'expertise psychiatrique qui recommandait une mesure thérapeutique. Cet avis établi après trois entretiens serait lacunaire. L'expert mentionnait que le sujet avait été en proie à un accès de folie en 2014 et que le diagnostic de schizophrénie paranoïde aurait déjà été justifié à ce moment. Pour la 1ère Cour de droit pénal, l'instance précédente a motivé de manière convaincante pourquoi elle a retenu cette expertise.
Concernant les faits, le recourant reprochait à la justice bâloise d'avoir arbitrairement écarté sa version: il n'aurait pas attaqué la victime mais aurait été jeté au sol par un inconnu. Il serait alors tombé sur le marteau que l'inconnu avait lâché. Survenus après coup, les témoins se seraient mépris sur le déroulement des faits.
Le Tribunal fédéral souligne que l'enquête a démontré que le recourant avait attaqué délibérément la victime avec un marteau. La question de savoir s'il savait à qui il avait affaire demeure ouverte. Même s'il avait consulté le site Web de la Banque des règlements internationaux deux heures avant l'agression, on ne peut pas totalement exclure qu'il ait choisi quelqu'un par hasard. (jzs/ats)
