Depuis l'affaire CarPostal, la Poste est dans le colimateur du Contrôle fédéral des finances (CDF). A la suite de ce scandale où l’ex-Régie avait usé de pratiques comptables aussi créatives que litigieuses, les autorités de surveillance ont consacré déjà trois rapports à l’examen de sa gestion des risques. Dans son dernier audit, le CDF conclut que toutes les recommandations concernant la gestion des risques au sein des filiales ont été mises en œuvre.
Dans un premier rapport publié en 2019, le CDF avait formulé une exigence claire, celle que les filiales, notamment celles de l’étranger, devaient faire l’objet d’un contrôle accru en matière de conformité, d’audit interne et de gestion des risques. Or, selon les auditeurs, cela n’était manifestement pas le cas, comme l’illustrait l’exemple d’Asendia.
Cette coentreprise entre la Poste suisse et La Poste française, spécialisée dans le trafic postal international, ne disposait d’aucun rapport de risques propre, avait alors déploré le CDF. Et pourtant, Asendia avait déjà réalisé plus de 700 millions de francs de chiffre d’affaires en 2018, un montant qui a grimpé à 2,4 milliards l’an dernier.
Pourtant, Asendia n'est plus mentionnée dans un rapport de suivi publié en janvier 2023. Le CDF s’est contenté de recommander à La Poste d'adopter une catégorisation fondée sur le niveau de risque pour l’ensemble des entités qu’elle contrôle, que ce soit par le capital, les droits de vote ou des accords contractuels.
Bien que le siège d’Asendia se trouve à Berne, la majorité des actions reste détenue par les partenaires français. Cela a suffi à sortir l’entreprise du champ de surveillance du CDF, même si cette participation, en constante diminution, représente toujours un risque pour La Poste.
Traduit de l'allemand et adapté par Joel Espi