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«Les semaines de 50 heures sont la norme»: mal-être à la Poste

«Les semaines de 50 heures sont la norme»: mal-être dans cette Poste

La Poste est en conflit avec une partie de son personnel de Zurich-Oerlikon à propos des conditions de travail. La situation s'est récemment dégradée et des opérations de protestation ont démarré.
29.03.2025, 11:5529.03.2025, 11:55
Stefan Ehrbar / ch media
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Bas salaires, horaires de travail régulièrement trop longs et le «cap autoritaire» de la hiérarchie: les équipes du centre de colis de Zurich-Oerlikon adressent des reproches sévères à la Poste. Ces derniers jours, le conflit s'est envenimé. Des flyers avec des stickers à coller sur les boîtes aux lettres ont été distribués dans de nombreux foyers de la première ville de Suisse. Ainsi, les employés du géant jaune visent à visibiliser la solidarité à leur égard.

Le conflit s'invite désormais sur des flyers et des autocollants.
Le conflit s'invite désormais sur des flyers et des autocollants.Image: ehs
«Les semaines de 50 heures sont devenues la norme»
Voici ce qu'on peut lire sur les tracts

Les employés du centre en question auraient exigé des améliorations de la part de la direction en décembre 2024. Un conflit de travail aurait alors éclaté. «Ils exigent une réorganisation qui rende la distribution à nouveau humaine, et ce dans de bonnes conditions».

Au centre d'un conflit social: le centre de tri des colis de Zurich-Oerlikon.
Au centre d'un conflit social: le centre de tri des colis de Zurich-Oerlikon.Image: keystone

Le code QR sur les flyers renvoie à un site du mouvement de protestation marxiste baptisé Revolutionärer Aufbau Zürich (RAZ). Voici les points critiques qu'il dénonce:

  • Malgré la durée hebdomadaire de travail de 42 heures fixée par la convention collective de travail (CCT), il y aurait régulièrement des dépassements du maximum de 50 heures à Zurich-Oerlikon.
  • Depuis une réorganisation au 1er janvier 2024, les salaires de départ pourraient être inférieurs à ceux de nombreux sous-traitants. De nombreux employés ont donc quitté l'entreprise.
  • En 2023, la direction du site a supprimé des tournées. Les équipes doivent donc traiter des volumes supplémentaires et n'y parviennent pas. Il a en outre été décidé que les envois des plateformes chinoises Temu, Shein et Alibaba relèveraient de la livraison de colis, même si leur format était prévu pour la livraison de lettres. Ces paquets doivent être péniblement triés chaque matin avec difficulté, avant d'être répartis. Les conditions de travail ont donc dépassé les limites du raisonnable.
  • Les responsables du centre ont réagi à un article critique de 20 minutes en accusant ses facteurs de «ne pas vouloir travailler de manière productive». Certains jours de janvier «ne correspondaient pas à la productivité attendue».
  • Les chefs d’équipe ont alors été invités à augmenter la pression sur les employés. Un «plan d’escalade» prévoit d’abord des avertissements verbaux, puis écrits, et dans les cas extrêmes, un licenciement. Les chefs d’équipe auraient dû s’engager par écrit à soutenir ce cours.

Une grande partie des collaborateurs aurait exigé des améliorations par le biais de pétitions. Nous nous sommes procurés des preuves de l'existence d'une pétition datant de fin 2024 et signée par des dizaines de collaborateurs. Le syndicat Syndicom est également impliqué. Fin janvier, une première négociation a eu lieu entre une délégation du personnel, Syndicom et les responsables de la Poste.

Syndicom se distancie de l'action de protestation dont il précise ne pas être à l'origine. Mais il reconnaît de réels problèmes. Selon Matthias Loosli, porte-parole, ils auraient trait au centre de colis d'Oerlikon, aux horaires et à la planification des interventions. Un examen détaillé de celles-ci aurait commencé. Comme il s'agit d'une procédure en cours entre partenaires sociaux, Syndicom ne peut pas donner d'autres informations.

La Poste ne souhaite pas commenter ces accusations. Les déclarations proviendraient d'un collectif anonyme:

«En l'état, nous n'arrivons pas à les comprendre»
Jacqueline Bühlmann, porte-parole de La Poste

Elle ne répond non plus pas à notre liste détaillée de questions sur les différents reproches.

Enquête sur les horaires à la Poste

Mais la porte-parole confirme, elle aussi, des difficultés:

«Depuis décembre, nous faisons face à des difficultés à Oerlikon concernant la longueur des journées de travail, que nous examinons»

Par ailleurs, La Poste procéderait actuellement à une «analyse approfondie à l’échelle nationale de la situation globale en ce qui concerne la charge de travail, notamment dans la distribution.»

La Poste garantit que la santé du personnel, tout comme des conditions de travail attrayantes, constituent des priorités. Elle rappelle se conformer à la CCT, qui règle ses points. La journée de travail moyenne correspond à 8,24 heures. C'est là-dessus que se fonde la planification, selon Bühlmann:

«En raison des fluctuations des volumes de colis, il y a des écarts par rapport à la moyenne, ce qui est courant dans le secteur de la logistique. Les heures supplémentaires sont bien entendu prises en compte et peuvent être compensées».

Ces fluctuations restent difficiles à gérer pour la planification des tournées, notamment aux périodes de pics d'activités, comme avant Noël, ajoute-t-elle. C'est pourquoi l'entreprise adapte quotidiennement la planification des tournées et l'évalue régulièrement.

De plus en plus de flyers de protestation contre la Poste apparaissent sur les boîtes aux lettres.
De plus en plus de flyers de protestation contre la Poste apparaissent sur les boîtes aux lettres.Image: ehs

Le litige à Zurich-Oerlikon devrait toutefois durer. Les autocollants se multiplient sur les boîtes aux lettres de la région. Et l'assemblée du personnel a rejeté un accord avec l'employeur en février, peut-on lire dans l'article de la RAZ. Les principales revendications n'auraient pas été entendues:

«De plus en plus de gens sont convaincus que le dialogue avec la hiérarchie est rompu»

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