Dans un communiqué diffusé vendredi, la Municipalité lausannoise parle d'un «rééquilibrage» à la suite des revendications de la faîtière GastroLausanne et de l'association «Qui va payer l'addition?». Deux organisations qui dénonçaient une distorsion de concurrence entre les cafetiers-restaurateurs et le marché des Fêtes de fin d'année.
La Ville de Lausanne a ainsi décidé de réduire l'offre de Bô Noël, ainsi que celle du marché de Noël des Portes Saint-François. Le nombre de points de restauration/bar a, par exemple, été réduit de 25% pour ces marchés de Noël. Des restrictions ont aussi été imposées pour les horaires et la diffusion de musique.
Bô Noël doit également renoncer à sa traditionnelle «silent disco» du Nouvel An, qui réunissait environ 3000 personnes chaque année sur la place Centrale. Cette mesure a été prise pour ne pas «prétériter les discothèques et bars» de la ville, explique la Municipalité.
Contacté par Keystone-ATS, le directeur de Bô Noël, Florian Schmied, estime que la manifestation se trouve «fragilisée» par ces décisions. La prochaine édition, qui démarre le 21 novembre, s'annonce «financièrement très compliquée», relève-t-il.
Selon lui, les restrictions vont aussi affecter plusieurs participants de Bô Noël. Et de citer en exemple la disparition du bar des Jeunesses campagnardes vaudoises, qui permettait à plusieurs sections de financer leurs activités.
De son côté, le président de GastroLausanne, Alexandre Belet, a dit «saluer» la décision de la Municipalité. Il relève que la concurrence de Bô Noël, qui s'étale sur plus d'un mois, posait des problèmes aux restaurateurs lausannois. Et d'autant plus que ceux-ci ne sont pas soumis à la même base légale (loi sur les auberges et les débits de boissons) que le marché de Noël (loi sur les manifestations).
Selon ce dernier, ce «rééquilibrage était nécessaire». Outre les restrictions imposées à Bô Noël, la Municipalité a décidé d'offrir un peu de souplesse aux établissements de jours. Ceux qui bénéficient d'une terrasse annuelle pourront installer des couverts à l'extérieur, mais aussi des chalets fermés, du 1er décembre 2023 au 29 février 2024, moyennant autorisation. La situation est désormais plus «équitable», juge le président de GastroLausanne.
Président de «Qui va payer l'addition?», Laurent Décrevel se réjouit aussi d'avoir été entendu par les autorités lausannoises. Il parle toutefois «d'une première étape», relevant qu'il reste encore des «distorsions» de la concurrence face à Bô Noël, notamment avec les horaires et les bars couverts.
Face à un marché de Noël qui est devenu «un bar à ciel ouvert», Laurent Décrevel souhaite que sa «décroissance» se poursuive à l'avenir sur le volet de la restauration. Une analyse sera tirée à l'issue de cette édition 2023, et notamment sur les répercussions des mesures de la Ville pour les restaurateurs. (sda/ats)