Un municipal lausannois enfariné lors d'une inauguration
Les images montrent l’élu recouvert de poudre blanche, en train d’essuyer son costume sous les regards médusés des passants. Rapidement, le collectif queer lausannois AQVNR a partagé une photo du municipal Pierre-Antoine Hildbrand, couvert de poudre blanche, sur Instagram.
Dans une publication, le collectif dénonce ce qu’il considère comme une opération de «pinkwashing» menée par la Ville de Lausanne. Selon les militants, repeindre des bancs aux couleurs LGBTQIA+ n’efface en rien «la responsabilité des autorités dans des violences policières» qu’ils jugent systémiques.
Dans leur lettre ouverte partagée sur Instagram, les activistes rappellent que «les luttes queers sont et resteront anti-racistes et anti-keufs».
Ils y écrivent que la police lausannoise pratique des interventions violentes lors de manifestations pro-palestiniennes, échange des messages racistes, sexistes et homophobes dans des groupes internes, et que certains agents arboreraient des symboles nazis, faisant ainsi référence à plusieurs événements qui ont marqué l'actualité lausannoise récemment.
Le collectif cite également les noms de plusieurs personnes mortes à la suite d’interventions policières en Suisse romande: Lamin Fatty, Hervé Mandundu, Mike Ben Peter, Roger Nzoy Wilhelm, Michael Kenechukwu Ekemzie, entre autres.
La Ville de Lausanne avait présenté cette inauguration comme un geste «symbolique et durable» pour «réaffirmer son engagement en faveur de l’inclusion et de la visibilité des personnes LGBTQIA+». La cérémonie devait réunir deux élus, Natacha Litzistorf et Pierre-Antoine Hildbrand.
Condamnation du PLR
Dans la foulée de l’incident, le PLR Lausanne a publié un communiqué pour dénoncer l’attaque contre son élu. Le parti dit «condamner avec la plus grande fermeté l’agression subie par son conseiller municipal Pierre-Antoine Hildbrand» et rappelle que «les désaccords politiques ne justifieront jamais la violence ou l’attaque personnelle».
Pour le PLR, enfariner un élu revient à «franchir une ligne rouge, celle qui sépare le militantisme du vandalisme», et constitue «une atteinte grave aux valeurs démocratiques». Le parti en appelle à privilégier «le dialogue, dans le cadre qui convient, celui de la confrontation d’idées et du respect mutuel».
