Voici comment Lidl et Aldi répondent aux craintes des paysans suisses
Dans son communiqué publié vendredi, l'Union suisse des paysans accusait Aldi et les distributeurs de tirer les prix si bas que la durabilité et les producteurs finissent écrasés dans la manœuvre. Aldi jure qu’il paie la différence de sa poche, mais l’USP craint que ce «tout à 99 centimes» ne retombe très vite sur le dos des exploitations agricoles.
Lidl refuse une «guerre des prix» avec Aldi
Alors que discounter Aldi Suisse s'est illustré récemment par des baisses de prix spectaculaires, et d'autres distributeurs lui ont emboîté le pas, son concurrent, le discounter Lidl a indiqué vendredi dans un communiqué prendre «très au sérieux» les soucis des paysans. S'il a ajusté lui-même ses prix après l'annonce d'Aldi, le détaillant assure vouloir renoncer à déclencher une guerre des prix dans les domaines «sensibles» de la viande et du pain.
Pour Lidl, il faut éviter de déstabiliser la production locale. Ces fortes baisses pourraient en effet, reconnaît-il, avoir des «conséquences négatives à long terme sur les processus de valeur ajoutée en amont et en aval».
«Notre stratégie de prix ne se fait en aucun cas au détriment des producteurs», a rétorqué Aldi Suisse.
«Nous y parvenons uniquement grâce à nos processus efficaces, à nos circuits courts et à un assortiment allégé», souligne le service de communication de l'entreprise. Aldi assure assumer sa responsabilité de détaillant suisse: «Nous misons sur les produits suisses lorsque cela est possible et les rendons abordables afin de stimuler leurs ventes.»
Pour le grand distributeur, la pression sur les prix à la production s'explique surtout par une «concentration malsaine du pouvoir de marché», ajoutant qu'Aldi offrait une alternative au «duopole» (réd: Migros et Coop).
Dans ce dossier, l'association Marchés Equitables Suisse a saisi la Commission de la concurrence (Comco), jugeant que l'introduction de la livre de pain à 99 centimes, suivie de baisses généralisées, révèle une situation inéquitable du marché.
Interrogé par l'agence AWP, le surveillant des prix Stefan Meierhans estime, lui, que les répercussions sur les consommateurs de cette concurrence féroce sont globalement positives, car ceux-ci peuvent profiter de prix plus bas. «Aucun effet négatif sur la qualité ou la durabilité n'est à craindre et n'a été observé jusqu'à présent», constate Monsieur Prix. (mbr/ats)
