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Suisse: l’Asloca lance une initiative pour contrôler les loyers

L’Asloca lance une initiative pour contrôler les loyers en Suisse

L’Asloca dénonce des loyers suisses surévalués et lance une initiative pour que les Suisses puissent voter pour mieux les encadrer et protéger les locataires.
16.05.2025, 16:0016.05.2025, 18:39
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Les ménages locataires paient tous les mois 360 francs en trop pour leur loyer, dénonce l'Asloca, l'Association suisse des locataires. Elle lance vendredi une initiative populaire fédérale visant à maîtriser la hausse des loyers.

Que demande le texte?

L'initiative «Oui à la protection contre les loyers abusifs (initiative sur les loyers)» exige que les loyers se réfèrent aux coûts effectifs majorés d'un rendement limité. Elle demande aussi un contrôle automatique et régulier des loyers, qui doit également être possible sur demande du locataire.

Les loyers sont trop chers, fustige l'Asloca dans un communiqué. Depuis 20 ans, ils n'ont fait qu'augmenter alors qu'ils auraient dû baisser, selon la loi en vigueur et les taux d'intérêts hypothécaires historiquement bas, explique-t-elle:

«Une situation inacceptable qui pèse sur le budget des ménages et affaiblit le pouvoir d'achat.»

L'Asloca rappelle que plus de 60% des ménages suisses sont locataires. Elle devrait commencer à récolter les 100 000 signatures nécessaires le 3 juin.

«Se loger est un besoin fondamental»

«Se loger n'est pas un choix, c'est un besoin fondamental», a lancé la conseillère nationale Jacqueline Badran (PS/ZH). Or, de plus en plus de locataires ne peuvent plus se permettre de déménager. «Seulement 0,5% des nouveaux locataires osent contester leur loyer», a avancé la conseillère nationale Jessica Jaccoud (PS/VD). Et de continuer:

«On ne peut pas blâmer les autres 99,5%. Ils ont peur d'agir par crainte de représailles ou d'être mis sur liste noire, après avoir passé des années à trouver un logement et effectué des dizaines de visites d'appartements.»

«Les locataires paient chaque année des milliards de francs de manière indue», a abondé le conseiller aux Etats Carlo Sommaruga (PS/GE), président de l'Asloca Suisse. Or au lieu de régler «ce problème social», le Parlement a, ces dernières années, «détricoté» le droit du bail, au détriment des locataires, a-t-il poursuivi.

La lutte contre les loyers abusifs figure déjà dans la Constitution suisse. Mais il manque un mécanisme de contrôle efficace, estime l'Asloca. C'est pourquoi, avec l'initiative, elle veut inscrire le principe des loyers fondés sur les coûts. «Il faut des règles», selon le conseiller national Michael Töngi (Verts/LU), vice-président de l'Asloca Suisse. Et d'ajouter:

«Les bailleurs doivent pouvoir obtenir un rendement équitable, mais ce n'est pas une carte blanche pour pratiquer des loyers abusifs»
Michael Töngi (Verts/LU)

Sans contrôle, les sociétés immobilières se remplissent les poches, fustige le comité d'initiative. L'immobilier est ainsi aujourd'hui considéré comme un placement financier.

Rejet des revendications

Dans un communiqué vendredi, l’Association suisse des propriétaires rejette les revendications et les exigences de l’Asloca. Et d'écrire:

«Son initiative sur les loyers ne reconnaît pas les causes réelles de la hausse des coûts du logement et menace d’exacerber davantage la pénurie de logements»
Association suisse des propriétaires

Ces derniers mettent en doute l'étude de l'association des locataires. «Cette étude a longtemps été critiquée – y compris par le Conseil fédéral – comme étant méthodologiquement discutable et partiale», affirme l'association, pour laquelle le logement «est abordable pour la majorité de la population.» (jah/ats)

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