Le soleil va taper fort ces prochains jours en Suisse. Après un début de semaine encore quelque peu nuageux, il semblerait que l'été ait fait son arrivée (anticipée) sous nos latitudes. «La journée la plus chaude sera celle de vendredi», indique Didier Ulrich, prévisionniste chez MétéoSuisse.
L'ensemble du pays est concerné, Didier Ulrich évoquant une «situation homogène» à l'échelle nationale. Ainsi, 28°C sont attendus à Genève, 27°C à Yverdon et Bienne, et 25°C à Lausanne et Fribourg. Au Tessin et en Suisse alémanique, le thermomètre devrait également grimper jusqu'à 27, voire 28°C.
Est-ce beaucoup, pour un début de mois de mai? «On peut sans autre dire qu'il s'agit d'une vague de chaleur, du moins pour cette période de l'année», répond Didier Ulrich, qui ajoute que les températures pourraient frôler des records pour cette saison.
Cette situation s'explique par la conjonction de deux phénomènes météorologiques, note le prévisionniste. «Depuis le début de la semaine, la Suisse a connu une situation anticyclonique qui a fait monter les températures jusqu'à 25°C», illustre-t-il. A cela s'est ajouté un courant d'air nettement plus chaud, provenant d'Afrique du Nord.
On peut se demander si de telles vagues de chaleur vont devenir plus courantes à l'avenir. Selon l'organisation météorologique mondiale (OMM), les dix dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des relevés, avec 2024 arrivant en première position.
En Suisse également, la montée des températures est de plus en plus inexorable. 2024 a été la troisième année la plus chaude jamais mesurée, alors que 2022 et 2023 se classent en première et deuxième position, respectivement.
Didier Ulrich rappelle qu'en Suisse, la température moyenne a augmenté de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle. «Ce climat est donc plus propice aux records de chaleur, qui sont bien plus fréquents que les records de froid», complète-t-il.
Et le prévisionniste de souligner que la plupart des records de température enregistrés pendant les premiers dix jours de mai ont eu lieu entre 2005 et 2020. Quelques exceptions existent, toutefois. A Genève et Sion, par exemple, le pic a été observé en 1958, avec 29,1°C et 30,1°C, respectivement.
Quoi qu'il en soit, la chaleur ne va pas durer, du moins cette fois. «Comme souvent, le vent du sud-ouest se lève à l'avant d'une perturbation en provenance du nord», rapporte Didier Ulrich. Cette dernière va faire chuter les températures dans la deuxième partie du week-end.
«A partir de samedi, les températures vont commencer à baisser et le ciel va se couvrir. Des pluies et des averses ne sont pas exclues, notamment dimanche», ajoute le prévisionniste.
Le refroidissement sera drastique. A Genève, on passera de 28°C vendredi à 16°C ce lundi, voire une diminution de presque 50%. Dans la plupart du pays, la température devrait chuter d'une dizaine de degrés en l'espace de trois jours.