L'Afghanistan a de nouveau été le principal pays d'origine des requérants d’asile, avec 8627 demandes. Parmi celles-ci, 3300 ont toutefois été déposées par des personnes déjà titulaires d'un titre de séjour, à la suite du changement de pratique à l'égard des femmes afghanes, annonce lundi le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) dans un communiqué.
A la deuxième place figure la Turquie, avec 4107 demandes, un chiffre en nette baisse par rapport à l'année précédente (-39,8%). Ce fort recul s'observe dans l'ensemble de l'Europe. Près de la moitié des demandes d'asile déposées en 2024 émanaient de ressortissants d'un de ces deux pays.
Sur le total, 7260 demandes concernent des naissances, des demandes multiples et des demandes primaires déposées par des personnes qui résident déjà en Suisse. Dans l'ensemble, 20 480 demandes ont donc émané de requérants nouvellement arrivés en Suisse.
Le nombre de nouveaux requérants d'asile turcs, afghans et syriens a enregistré une baisse, ce qui explique l'évolution des chiffres en Europe, selon le SEM. La Turquie a toutefois maintenu la pression sur les 2,9 millions de Syriens et les 200 000 à 300 000 Afghans séjournant sur son territoire pour les inciter à retourner dans leurs pays d'origine.
La migration par la Méditerranée centrale a reculé d'à peu près 60%. Au total, près de 67 000 personnes sont parvenues en Italie en empruntant cette route.
Une grande partie des migrants qui arrivent en Europe souhaite toujours se rendre en Allemagne, en France ou en Grande-Bretagne. La majorité des personnes interceptées à la frontière par l'Office fédéral de la douane n'ont pas déposé de demande d'asile dans notre pays, souligne le SEM.
En 2024, le SEM a traité 34'585 demandes d'asile en première instance, soit 7918 de plus (+29,7%) qu'en 2023. Il a accordé l'asile à 10 390 personnes. Le taux d'octroi de l'asile s'est ainsi élevé à 34,2%, contre 25,7% en 2023.
En outre, 6459 admissions provisoires au total ont été prononcées (-12,5%) et 8823 ont pris fin (+27,8%). Le taux de protection (décisions d'octroi de l’asile et admissions provisoires prononcées sur la base de décisions d’asile de première instance) a atteint 54,1%.
Le SEM est parvenu à réduire d'environ un quart le nombre de demandes d'asile en suspens par rapport à 2023. A fin 2024, il restait quelque 11 900 dossiers pendants en première instance.
En 2024, 8526 personnes ont quitté le territoire suisse de manière autonome et contrôlée, contre 13 001 en 2023 (-34,4 %). Ce chiffre est en diminution en raison de la forte baisse des départs volontaires de ressortissants ukrainiens (6059 en 2024, 10 978 en 2023), poursuit le SEM.
En outre, 2247 personnes (+11,8 %) ont été renvoyées dans leur pays d'origine ou dans un Etat tiers; et 12 596 personnes ont quitté la Suisse sans annoncer leur départ.
Le SEM est parvenu, en collaboration avec les autorités cantonales, à stabiliser plus ou moins le nombre de départs en suspens. L’exécution des décisions de renvoi relève de la compétence des cantons, rappelle l'office.
En 2024, 16 616 demandes de statut de protection S pour les personnes venues d'Ukraine ont été déposées (une baisse de 27,8%), dont 9272 ont abouti. Ce statut a pris fin pour 9421 titulaires. Fin 2024, les bénéficiaires du statut S étaient au nombre de 68 070.
Pour 2025, le SEM table, selon le scénario le plus vraisemblable, sur près de 24'000 nouvelles demandes d’asile et près de 17 000 nouvelles demandes de protection.
Plus de 11 000 des nouvelles demandes d'asile l'ont été par des enfants, ce qui signifie que près d'une demande d'asile sur deux émane d'un enfant, a rappelé dans un communiqué l'ONG Save the children. Cette part reste élevée.
Bien que les enfants représentent 41% des demandes d'asile en Suisse, leurs besoins ne sont pas suffisamment pris en compte dans le système d'asile actuel, estime l'organisation. (sda/ats)
