Un procès hors normes s'ouvre à La Chaux-de-Fonds
L’ancien chef de la bande organisée Jamahat et quatre autres prévenus, dont sa femme et sa maîtresse sont jugés depuis lundi par le Tribunal criminel à La Chaux-de-Fonds. Le ressortissant tchétchène est notamment accusé de gros trafics de stupéfiants, d'avoir commandité le cambriolage en 2022 du Contrôle officiel suisse des chronomètres et de recel par métier. La marque Patek Philippe fait partie des sept plaignants.
Les chefs d’accusation comportent aussi l'escroquerie, la gestion déloyale, le blanchiment d'argent et l’infraction à la loi sur les armes. Une Kalachnikov de type AK-47 a été acquise et possédée sans autorisation, selon l'acte d'accusation.
Le principal prévenu, âgé de 37 ans, s'était fait connaître avec la bande organisée Jamahat, qui avait fait preuve de violence pour détenir le monopole du trafic de marijuana entre 2008 et 2012 dans les Montagnes neuchâteloises. Le trentenaire avait écopé en 2013 de cinq ans de prison ferme.
Pour des faits commis entre 2020 et 2022, il est cette fois accusé d'infraction grave à la loi sur les stupéfiants. Il aurait notamment produit de façon indoor entre 40 et 50 kilos de marijuana, acquis et revendu des centaines de kilos de marijuana ou de haschisch. Le prévenu a aussi acquis et revendu 50 kilos de cocaïne pour un bénéfice d'au moins 750 000 francs pour cette dernière drogue.
Montres de luxe
Le trentenaire est aussi accusé d'être le commanditaire du cambriolage en septembre 2022 du Contrôle officiel suisse des chronomètres (Cosc) au Locle. Son équipe de guetteurs, chauffeur et exécutants a dérobé 861 mouvements de montres pour un total de 413 600 francs, selon l'acte d'accusation.
Le prévenu est également accusé de recel par métier pour avoir notamment acquis 80 cadrans de montre Patek Philippe, ainsi que dix glaces de montre de la même marque, en sachant que ces objets étaient de provenance délictueuse. Le prévenu aurait aussi acquis un nombre indéterminé de lunettes de montre ou de rehaut-cadrans des marques Rolex et Omega.
L'acte d'accusation relève aussi un abus de confiance pour 27 montres et une boucle de bracelet des marques Hublot, Zenith, Omega et Breitling. Il s'est approprié les objets confiés en s'enrichissant illégitimement pour un total de 454 000 francs.
Une entreprise, enregistrée au nom de son épouse, aurait servi essentiellement à du blanchiment d'argent, selon l'acte d'accusation. Sa femme, originaire du Portugal, est aussi accusée de gestion déloyale, d'escroquerie et de faux dans les titres. Sa maîtresse est prévenue de complicité grave à la loi sur les stupéfiants, de recel, de blanchiment d'argent et d'avoir conservé la Kalachnikov à son domicile.
Le 4e prévenu, originaire de Géorgie, est accusé d'infraction grave à la loi sur les stupéfiants, d'escroquerie et d'infraction à la loi sur les armes. Le 5e complice est jugé pour infraction grave à la loi sur les stupéfiants et falsification de marchandises. (mbr/ats)
