Face aux difficultés, la société de navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat (LNM) a décidé de recentrer ses efforts sur la stabilisation de l'exploitation et l'amélioration des conditions de travail des employés. Les projets d'investissement sont suspendus.
«Les résultats 2024, actuellement en cours de finalisation, font apparaître une perte estimée à 600 000 francs, bien supérieure à ce qui avait été anticipé par l'ancienne direction», a indiqué jeudi la LNM. Malgré les pertes attendues en 2024 et 2025, la LNM n'est plus en situation de surendettement.
«Les cantons de Vaud, Fribourg et Neuchâtel, ont accepté de suspendre une partie des créances historiques, à hauteur de 7,2 millions de francs», a précisé la compagnie, à l'issue du conseil d'administration extraordinaire de mercredi soir.
Trois postes supplémentaires à plein temps pour la navigation et le chantier naval vont être créés. Le conseil d'administration veut aussi renforcer les mesures de sécurité lors de grands événements et améliorer la couverture accidents des employés.
Plusieurs médias avaient révélé que les employés étaient désespérés et à bout et que la saison était en péril si les conditions de travail ne s'amélioraient pas. La LNM avait déjà supprimé samedi dernier les croisières hivernales pour raisons d'exploitation. Selon la RTS, un tiers du personnel navigant serait à l'arrêt (six sur 18).
Le nouveau directeur Peter Voets, en place depuis début 2025, veut «associer étroitement les collaborateurs à la mise à jour de la stratégie d'entreprise», peut-on lire dans le communiqué. Des échanges réguliers avec les représentants syndicaux, tout comme des rencontres périodiques entre le conseil d'administration et le personnel, ont été institués.
Un comité de suivi, composé du président du conseil d'administration Nicolas Gigandet et de deux de ses membres, sera créé. L'objectif est d'assurer le lien avec la direction, le personnel, le syndicat et les cantons.
Le conseil d'administration a décidé de suspendre la rénovation du MS/Fribourg et de réévaluer le projet de nouveau bateau électrique. L'investissement pour ce dernier aurait été de 12 millions de francs, selon des révélations de la RTS. «Ces projets ne sont pas abandonnés, mais doivent être réévalués à l'aune d'une stratégie renouvelée», a indiqué la compagnie.
Une planification globale à cinq ans des rénovations nécessaires de la flotte sera réalisée dans les mois à venir. D'ici là, le désamiantage des parties techniques de la flotte est prévu, tout comme l'investissement dans l'outillage du chantier naval. (ats)