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Too Good To Go rabote son bureau en Suisse

20230822 Stockholm Nyheter Digital Mette Lykke Intervju med matsvinnappen Too good to go:s vd Mette Lykke OUT Svenska Dagbladet, Aff
Le concept de la société danoise Too Good To Go? Eviter le gaspillage de nourriture.Image: www.imago-images.de

Too Good To Go rabote son bureau en Suisse et fait face à un nouveau rival

L'application danoise anti-gaspillage alimentaire a discrètement supprimé de nombreux postes à son siège de Zurich et les a délocalisés. Mais depuis février, une entreprise suisse s'est également lancée sur le marché.
17.09.2024, 20:52
Benjamin Weinmann / ch media
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Ce sont des chiffres qui coupent l'appétit: en Suisse, près d'un tiers de tous les aliments comestibles n'atterrissent jamais dans le ventre des consommateurs. Les détours à la poubelle sont effectivement nombreux sur le chemin de la transformation jusqu'au réfrigérateur de la maison, en passant par le commerce de détail. Cela représente 2,8 millions de tonnes de denrées alimentaires jetées par années, soit environ 330 kilos de gaspillage alimentaire évitable par personne et par an.

L'entreprise danoise Too Good To Go a fondé un business sur cette montagne de nourriture – et sur la mauvaise conscience des consommateurs. Lancée en 2018, la start-up est désormais présente dans 17 pays, compte plus de 100 millions de membres inscrits et 170 000 entreprises partenaires participantes.

Le concept est simple: les consommateurs utilisent une application pour voir quels magasins proches de chez eux vendent des restes avec des rabais importants.

La start-up reste discrète sur ses chiffres. En juin, la directrice Mette Lykke s'est contentée de déclarer dans une interview accordée à CH Media:

«Notre chiffre d'affaires a augmenté de 42% l'année dernière. Et bientôt, Too Good To Go ne sera plus déficitaire»

Et l'entreprise a récemment annoncé une expansion en Australie.

Mette Lykke ist Geschäftsführerin von «Too Good To Go».
Mette Lykke, directrice de l'entreprise danoise Too Good To Go.Image: zvg

Les employés devaient «toujours faire plus»

Mais nos recherches montrent que Too Good To Go a fortement réduit son personnel en Suisse au cours des deux dernières années. Selon ces informations, près de 40 personnes étaient employées à Zurich au plus fort de l'activité, contre une bonne douzaine aujourd'hui. «Au début, tout était super, il y avait une ambiance de start-up familiale», explique un initié.

«Il y avait une table de ping-pong au bureau et de nombreuses fêtes et événements pour les employés afin de maintenir la motivation. L'entreprise a bénéficié de l'idéalisme de l'équipe qui voulait contribuer à une plus grande durabilité.»

Bien que le marché suisse soit la vache à lait de la jeune entreprise danoise, la centrale n'a jamais été satisfaite: «Nous devions toujours en faire plus», explique l'initié. De nombreux employés auraient travaillé du matin au soir sans que la rémunération soit à la hauteur.

Mais à l'automne 2022, l'entreprise a décidé de se réorganiser au niveau international et d'externaliser des activités, y compris certaines des tâches de la filiale suisse. Et à l'initié de poursuivre:

«Tout à coup, des gens ont dû partir. Probablement aussi parce qu'il fallait financer l'expansion coûteuse aux Etats-Unis»

L'ambiance s'est détériorée, la frustration s'est accrue et a fini par éclater lors de la fête de Noël de l'entreprise, selon certaines sources. Dans les semaines et les mois qui ont suivi, le poste de Country Manager, c'est-à-dire de chef de pays, a été transféré à Vienne. L'équipe a continué à rétrécir.

Le dernier démantèlement a eu lieu cet été: la direction du Key Account Management, qui s'occupe des grandes entreprises partenaires, a également été transférée à Vienne.

«Satisfaite» des affaires helvétiques

Too Good To Go ne dit pas combien d'employés l'entreprise compte exactement en Suisse ni combien de postes ont été supprimés. Une porte-parole de Vienne écrit que l'Autriche et la Suisse ont été réunies en 2023 pour former la «Team Alps» sous une seule direction, dont le siège se trouve à Vienne. Les structures auraient été réorganisées de manière plus efficace. «De nombreuses synergies ont été créées à partir de rôles transnationaux, mais les équipes de vente n'ont pas été modifiées.»

La start-up se dit «très satisfaite» des affaires helvétiques. La Suisse serait l'un des pays où la croissance est la plus forte. En l'espace de six ans, plus de douze millions de paquets surprise de produits alimentaires auraient été sauvés en Suisse. De plus, l'entreprise a récemment annoncé une nouvelle coopération avec Denner ainsi que l'extension de la coopération existante avec Coop.

Un nouveau concurrent en Suisse

Pendant ce temps, une start-up suisse s'apprête à concurrencer Too Good To Go. Le Zurichois Matthieu Ochsner, qui a travaillé auparavant dans le secteur du conseil et dans une start-up, a fondé l'application GoNiña en été 2023 avec un partenaire commercial. Le but? Créer une solution plus efficace que Too Good To Go. L'application est en ligne depuis février. Il explique:

«J'ai trouvé le modèle de Too Good To Go super, mais en discutant avec des entreprises de restauration et des consommateurs, il m'est apparu de plus en plus clairement que l'effet escompté sur le gaspillage alimentaire n'était pas encore au rendez-vous.»
Matthieu Ochsner
Matthieu Ochsner, cofondateur de GoNiña, veut séduire la clientèle de Too Good To Go.Image: zvg/AZ

«La clientèle est certes très motivée à faire quelque chose contre le gaspillage alimentaire, mais selon nos sondages, peu de gens utilisent Too Good To Go de manière régulière ou fréquente», poursuit-il.

«Il faut investir beaucoup de temps pour trouver ce qui convient, et l'absence de filtres, comme halal ou cacher, rend l'application inutilisable pour une partie de la population.»
Matthieu Ochsner, cofondateur de GoNiña.

Avec GoNiña, les utilisateurs recevraient en outre des notifications lorsque leurs établissements préférés ont de nouvelles offres.

Autre différence: GoNiña ne demande pas de commission fixe aux entreprises partenaires. Selon les initiés de la branche, Too Good To Go exige près de trois francs par commande en plus d'une cotisation annuelle d'environ 60 francs par site. De son côté, GoNiña demande soit une contribution de 25% du prix payé par le client, soit un maximum de 2,50 francs, et il n'y a pas de cotisation annuelle. Les partenaires peuvent en outre fixer le montant de la remise, 33, 50 ou 66%. Matthieu Ochsner poursuit:

«Avec cette flexibilité, nous souhaitons notamment encourager les petites entreprises à participer à la lutte contre le gaspillage alimentaire»

Actuellement, la start-up zurichoise compte plus de 30 entreprises partenaires et 5000 utilisateurs, dont la cantine UBS gérée par l'entreprise ZFV à l'Europaallee, près de la gare centrale de Zurich, et à Lausanne, la chaîne de pizzas Vito, la chaîne de boulangeries Jung und Maier et le fournisseur de sushis Tiny Fish.

L'aide de l'intelligence artificielle

«Jusqu'à présent, nous avons tout financé nous-mêmes et, en tant que duo de fondateurs, nous ne percevons aucun salaire», explique Matthieu Ochsner.

«Nos employés qui reçoivent des parts sociales reçoivent un salaire symbolique jusqu'à ce que nous soyons en mesure de verser des salaires réguliers»

Actuellement, l'entreprise réfléchit à des possibilités de financement pour la croissance future.

La prochaine étape est déjà prévue: GoNiña veut lancer cette année encore un logiciel qui, grâce à l'intelligence artificielle, aidera les partenaires à calculer la bonne quantité de nourriture à produire afin de réduire au maximum le gaspillage alimentaire. Pour ce faire, le logiciel se base également sur les prévisions météorologiques. En effet, en cas de températures élevées, les soupes, par exemple, sont moins en vogue. Mais il tient également compte des événements importants qui se déroulent dans les environs et des dates de vacances.

Et qu'en est-il du leader de la branche? Dernièrement, Too Good To Go a lancé un service de livraison en Autriche et en Allemagne. D'autres pays suivront, répond une porte-parole. Elle ne révèle néanmoins pas si la Suisse en fait également partie.

Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci

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