«Jonas Follonier a reçu la médaille d’argent de l’académie Arts-Sciences-Lettres de Paris.» Pour ceux qui ne connaissent pas cette récompense, le titre du communiqué de presse peut faire penser que Jonas Follonier va sur ses 87 ans et qu'il vient de sortir une thèse en douze tomes, résumant l'impact de la poésie croate contemporaine sur la gentrification indirecte des zones périurbaines. Détrompez-vous:
Ce n'est pas nous qui le disons, mais l'académie elle-même. La vraie question, c'est pourquoi diable cette prestigieuse académie parisienne vient-elle couvrir de lauriers un jeune journaliste valaisan?
C'est pas mal, à 25 piges, d'avoir déjà trouvé le moyen de pénétrer le monde. A l'âge où d'autres se contentent d'aligner les joints en regardant Koh Lanta, Jonas Follonier peut déjà afficher un tableau de chasse professionnel à faire pâlir n'importe qui. Mais soyons concis:
Ah. Oui. On a peut-être oublié de préciser que Jonas Follonier est plus volontiers Figaro que Libé, Eddy Mitchell que PNL, «nonobstant» que «wesh», interview exclusive qu'écriture inclusive. Et figurez-vous qu'il préfère passer quelques heures sur la traduction d'un texte en latin que sur la dernière bouse de Netflix. (Heureusement qu'il ne boude pas les apéros, il serait proprement invivable pour ses collègues.)
Un ovni précoce, moulé dans des costards d'un autre âge, qui trempe souvent sa plume dans les questions qui chatouillent notre époque. On connaissait le baby-boomer, voici le boomer-baby: un Baby Boss lettré, un intellectuel en culottes-courtes, un penseur pressé, passionné, curieux, taquin, gourmand de gras et de grâce et fougueusement conservateur. (Il ne va pas aimer ce paragraphe.)
Et si vous ne le verrez jamais grimper au sommet d'un arbre réquisitionné par des zadistes, nul doute qu'il est déjà en bonne voie pour tutoyer les cimes de la culture francophone de haut vol. Bref: bravo à toi camarade!