Le Grand Conseil vaudois veut faire «toute la lumière» sur l'affaire Dittli. Ses députés ont plébiscité une résolution demandant qu'une délégation des commissions de surveillance établisse un «rapport spécifique» sur les dysfonctionnements au sein du Département des finances.
La démarche a été présentée mardi après-midi par les chefs des six groupes politiques. Dévoilant leur «réponse commune», ils ont affirmé qu'il était du devoir du Grand Conseil, dans ses compétences de surveillance du Conseil d'Etat, d'apporter des éclaircissements sur le rapport établi par Jean Studer.
Ce dernier, mandaté comme expert indépendant, a formulé plusieurs griefs à l'encontre de Valérie Dittli, et notamment de sa demande d'annulation de taxations fiscales entrées en force et une possible violation du secret de fonction.
Cette délégation de «11 ou 13 membres», choisis selon les forces politiques du Grand Conseil, regroupera des députés des Commissions de gestion (Coges) et des finances (Cofin). Prenant comme «point de départ» les dysfonctionnements révélés par Jean Studer, elle aura comme mission de procéder «à toutes les investigations, et notamment des auditions, qu'elle jugera utiles.» Les conclusions de son rapport sont attendues pour la fin décembre 2025.
Les membres de la délégation auront pour première tâche de définir «le périmètre précis de leurs investigations ainsi que les ressources nécessaires à leur enquête», en collaboration avec le bureau du Grand Conseil.
Les chefs de groupe ont d'ores et déjà exigé «une pleine collaboration et transparence du Conseil d'Etat», lui demandant notamment de lever le secret de fonction sur les faits qui seront investigués. Ils ont aussi relevé que le périmètre des investigations ne devrait pas se cantonner au seul Département des finances, mais concerner l'ensemble du gouvernement.
Dans un contexte de «méfiance» et de «crise institutionnelle profonde», il est «impératif» de «ramener la sérénité» et de «rétablir la confiance» envers l'Etat, ont répété les chefs de groupe.
Au vote, leur résolution a été soutenue par 135 voix, contre aucune opposition et deux abstentions. Les cinq membres du Conseil d'Etat présents mardi après-midi dans la salle du Grand Conseil n'ont pas pris la parole au sujet de cette résolution.
Pour mémoire, à la suite de la publication du rapport Studer, le Conseil d'Etat a décidé de retirer les finances du département de Valérie Dittli. Celles-ci vont passer en main de la présidente du gouvernement, Christelle Luisier. (jzs/ats)