Ils veulent mettre fin à un «scandale» dans les wagons CFF
Les pendulaires connaissent bien cette situation: ils rentrent dans un train bondé, font trente minutes debout et voient derrière une porte automatique un wagon de première classe quasiment vide.
Si certains cèdent et paient pour l'occasion un surclassement avec leur smartphone, d'autres n'ont pas cette possibilité. Et alors que toujours plus de Suisses prennent le train et que le réseau est saturé, il est souvent impossible d'augmenter le nombre de trains sur une ligne ou de wagons d'un convoi CFF.
Le mouvement jeune de l'ATE (Association transports et environnement) a une idée drastique pour «une augmentation immédiate des capacités, sans ajouter un seul train»: supprimer purement et «simplement» la 1re classe.
Car, alors que le coût du billet est près du double, la première classe ne génère pas les revenus que l'on pourrait imaginer. Pire, ce serait la seconde classe qui subventionnerait les places vides de la 1re. Selon un document interne des CFF cité par jeuneATE, «la surface utile en 2e classe génère 1,7 fois plus de recettes qu'en 1re classe». Voici qui «casse le mythe tenace que les recettes de la première classe financent le système des transports publics dans son ensemble», pour l'association.
Par ailleurs, 60% des jeunes âgés de 15 à 34 ans sont «favorables à la suppression de la première classe dans les transports publics», selon un sondage représentatif mené par Demoscope.
Ils rejoignent ainsi la position de l'association jeuneATE qui a lancé une pétition à l'attention du conseiller fédéral Albert Rösti. Pétition qui a déjà reçu plusieurs milliers de signatures en un mois. Car pour eux:
Les pétitionnaires réclament donc la fin de «ce luxe inutile pour quelques-uns, et de l'espace et du confort pour tous.» Du côté des CFF, la question n'est pas à l'ordre du jour. Interrogés par Blue News il y a un mois, ils répondaient.
Mais pour Peter Weihrauch, président de jeuneATE, ce sondage représentatif envoie un signal clair: «La jeunesse demande que les transports publics soient au service de tous au lieu de privilégier un cercle restreint de nantis.»
Il est néanmoins conscient du défi que représente l'abandon du système de classes en Suisse:
(hun)
