Un accord confidentiel a permis à la conseillère d'Etat vaudoise Valérie Dittli de s'éviter des ennuis judiciaires.
L'affaire, révélée par la RTS, avait débuté par un litige entre l'élue et l'ancien président de la commission foncière rurale, autorité qui supervise notamment la vente de terrains agricoles dans le canton.
Deux décisions de la Commission, à chaque fois contestée en justice par le département de l’agriculture de Valérie Dittli, sont à l'origine du conflit. Selon la RTS, il aurait notamment été reproché à l'ancien président d’avoir favorisé dans l'un des dossiers un particulier au lieu d’appliquer le droit foncier rural.
Au printemps 2024, l'homme avait déposé une plainte pénale contre la conseillère d'Etat pour calomnie, subsidiairement diffamation, abus d’autorité et violation du secret de fonction.
Il assurait en effet avoir été calomnié par les propos écrits tenus par Valérie Dittli dans cette affaire. Il affirmait également que l'élue l’aurait poussé à quitter la commission qu'il présidait, se rendant ainsi coupable d’abus d’autorité.
La RTS fait état de négociations en juin 2024 autour d'un arrangement financier visant un retrait de la plainte. Mais celles-ci n'avaient pas abouti.
Quelques semaines plus tard, le Ministère public vaudois avait estimé avoir suffisamment d'éléments pour ouvrir une instruction pénale contre Valérie Dittli. Le procureur général avait même obtenu du Bureau du Grand Conseil vaudois la levée de l'immunité de la conseillère d'Etat pour procéder en ce sens.
Mais alors que l'élue était citée à comparaître courant janvier 2025 «en qualité de prévenue», la plainte la visant était subitement retirée. Contactés par la RTS, ni Valérie Dittli ni le plaignant ne souhaitent s'exprimer sur ce soudain rebondissement, l'homme évoquant «un accord de confidentialité».
La RTS résoudra une partie du mystère en questionnant la Chancellerie vaudoise. Cette dernière indique que «le Conseil d’Etat a admis la prise en charge d’un montant de 8000 francs au titre de frais d’avocat» du plaignant.
Et d'ajouter: «Le versement a été effectué par la Chancellerie via son budget». Il n'est toutefois pas précisé si l’accord contient d’autres clauses.
Décidant d'en rester là, le ministère public vaudois a de son côté clot l'affaire. (jzs).