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Envie de faire un stage dans une maison close? Cette vidéo fait réagir

Un stage dans une maison close, ça vous intéresse?Vidéo: watson

«Tu cherches un stage dans une maison close?» Une vidéo choc fait réagir

La prostitution n'est pas un «travail normal». C'est ce que dénonce Le Centre de liaison des femmes de Zurich et l'organisation Heartwings par le biais d'une vidéo choc.
08.10.2024, 20:51
Sabine Kuster / ch media
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Cela ressemble d'abord à une annonce d'emploi attrayante: «Tu cherches un stage avec des horaires flexibles et beaucoup de contacts avec la clientèle?», demande une jeune femme à la caméra.

«Chez nous, tout tourne autour des ressources humaines avec des expatriés du monde entier»

Il devient clair que ce stage n'est peut-être pas banal lorsque la femme dit:

«En ce moment, nous développons notre activité. Les langues n'ont pas d'importance. Moins il y en a, mieux c'est»

Ce travail «où l'on peut tout faire dès le premier jour, même en tant que stagiaire» cache une réalité bien sombre, celui de la prostitution. En effet, il s'agit d'une vidéo de campagne de la Frauenzentrale Zürich et de l'association Heartwings, qui aide les femmes à sortir de la prostitution.

Les deux organisations veulent ainsi faire comprendre que la prostitution n'est pas un choix, mais une forme d'exploitation. Selon Frauenzentrale et Heartwings, 89% des femmes quitteraient ce travail si elles le pouvaient.

«Chez nous, tout tourne autour des ressources humaines avec des expatriés du monde entier» explique notre responsable de la maison close
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«On ne sait jamais ce qui peut arriver»

Une prostituée roumaine qui a rejoint Heartwings déclare à ce sujet:

«Pour moi, ce n'était que du stress. Tout le temps. Je n'avais pas de temps pour moi. Pas de vie. Et toujours la peur. Peur du prochain client. On ne sait jamais ce qui va se passer. Le pouls est constamment élevé. Car certains hommes pensent que parce qu'ils ont payé, ils peuvent tout faire avec toi. Tu trouves que c'est un travail normal? Pourquoi les gens disent-ils cela?»
une prostituée roumaine interrogée par Heartwings

On estime que le commerce du sexe génère en Suisse entre 1 et 3,5 milliards de francs de chiffre d'affaires par an. Celles qui se prostituent sont généralement des migrantes. «La pauvreté, l'absence de perspectives et les proxénètes poussent ces femmes à se prostituer», écrivent les deux organisations.

«La prostitution n'est pas une vie», poursuit la prostituée roumaine.

«Le stress, c'est: est-ce que je gagne assez d'argent? Est-ce que je peux payer ma chambre ou est-ce que je dois dormir dans la rue? Qu'est-ce que je mange? Combien puis-je envoyer à ma famille? Il n'y a pas eu de moment de joie. Aucune stabilité. Tout mon corps me faisait mal. Et aussi la tête. Tu sais pourquoi? Parce que tu fais quelque chose que tu ne veux pas faire.»
une prostituée roumaine interrogée par Heartwings
Vidéo: watson

Listes d'attente pour le programme de sortie

La prostitution n'est en aucun cas un travail autodéterminé, écrivent les organisations. Les personnes concernées souffriraient plus souvent que la moyenne de troubles de stress post-traumatique et seraient neuf fois plus souvent violées que les femmes qui ne travaillent pas dans le commerce du sexe.

«La prostitution n'est pas un travail normal. La prostitution est le produit d'un système patriarcal dans lequel les hommes peuvent acheter l'accès au corps d'une femme», souligne Jael Schwendimann de l'association Heartwings.

«Il n'est pas possible qu'on puisse simplement aller acheter une femme quand on en a envie»
Jael Schwendimann de l'association Heartwings

Depuis 2021, l'association propose des programmes de sortie pour cinq femmes à la fois, qui peuvent travailler dans le nettoyage ou commencer une formation et obtenir un logement. La liste d'attente comprend toutefois plus de quarante prostituées, explique Jael Schwendimann.

«Mais nous ne pouvons pas en accueillir plus, car une telle place coûte plus de 60 000 francs par an»
Jael Schwendimann de l'association Heartwings

De telles aides à la sortie pour les prostituées qui ne peuvent pas prouver qu'elles ont été victimes de la traite des êtres humains sont peu nombreuses en Suisse. En cas de prostitution avérée, le service spécialisé dans la traite des femmes et la migration des femmes (FIZ) propose par exemple son aide.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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