«Tu cherches un stage dans une maison close?» Une vidéo choc fait réagir
Cela ressemble d'abord à une annonce d'emploi attrayante: «Tu cherches un stage avec des horaires flexibles et beaucoup de contacts avec la clientèle?», demande une jeune femme à la caméra.
Il devient clair que ce stage n'est peut-être pas banal lorsque la femme dit:
Ce travail «où l'on peut tout faire dès le premier jour, même en tant que stagiaire» cache une réalité bien sombre, celui de la prostitution. En effet, il s'agit d'une vidéo de campagne de la Frauenzentrale Zürich et de l'association Heartwings, qui aide les femmes à sortir de la prostitution.
Les deux organisations veulent ainsi faire comprendre que la prostitution n'est pas un choix, mais une forme d'exploitation. Selon Frauenzentrale et Heartwings, 89% des femmes quitteraient ce travail si elles le pouvaient.
«On ne sait jamais ce qui peut arriver»
Une prostituée roumaine qui a rejoint Heartwings déclare à ce sujet:
On estime que le commerce du sexe génère en Suisse entre 1 et 3,5 milliards de francs de chiffre d'affaires par an. Celles qui se prostituent sont généralement des migrantes. «La pauvreté, l'absence de perspectives et les proxénètes poussent ces femmes à se prostituer», écrivent les deux organisations.
«La prostitution n'est pas une vie», poursuit la prostituée roumaine.
Listes d'attente pour le programme de sortie
La prostitution n'est en aucun cas un travail autodéterminé, écrivent les organisations. Les personnes concernées souffriraient plus souvent que la moyenne de troubles de stress post-traumatique et seraient neuf fois plus souvent violées que les femmes qui ne travaillent pas dans le commerce du sexe.
«La prostitution n'est pas un travail normal. La prostitution est le produit d'un système patriarcal dans lequel les hommes peuvent acheter l'accès au corps d'une femme», souligne Jael Schwendimann de l'association Heartwings.
Depuis 2021, l'association propose des programmes de sortie pour cinq femmes à la fois, qui peuvent travailler dans le nettoyage ou commencer une formation et obtenir un logement. La liste d'attente comprend toutefois plus de quarante prostituées, explique Jael Schwendimann.
De telles aides à la sortie pour les prostituées qui ne peuvent pas prouver qu'elles ont été victimes de la traite des êtres humains sont peu nombreuses en Suisse. En cas de prostitution avérée, le service spécialisé dans la traite des femmes et la migration des femmes (FIZ) propose par exemple son aide.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)