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Racisme

Berne se dote d'une stratégie contre le racisme et l'antisémitisme

Berne se dote d'une stratégie contre le racisme et l'antisémitisme
Elisabeth Baume-Schneider veut envoyer «un signal fort» contre le racisme en Suisse.Keystone

Berne se dote d'une stratégie contre le racisme et l'antisémitisme

La Confédération veut agir contre le racisme et l'antisémitisme. Elle a présenté une nouvelle stratégie nationale, axée autour de quatre champs d'action.
08.12.2025, 10:4108.12.2025, 10:41

Une personne sur six en Suisse déclare avoir vécu une période de discrimination raciale au cours des cinq dernières années. Face à ce problème, le Conseil fédéral a adopté la première stratégie nationale contre le racisme et l'antisémitisme.

«La lutte contre le racisme et l'antisémitisme est une responsabilité collective et durable», a déclaré lundi la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider devant les médias à Berne.

«En unissant nos forces et en fédérant nos ressources, nous envoyons un signal fort: celui d'une Suisse qui choisit le respect, l'égalité, la justice et l'inclusion»
Elisabeth Baume-Schneider

La stratégie, appelée «modèle 4x4» et qui couvre les années 2026 à 2031, propose quatre champs d'action, a ajouté la Jurassienne. Il s'agit d'améliorer le recensement du racisme et de l'antisémitisme, de protéger les victimes, de renforcer la prévention du racisme au niveau institutionnel et de promouvoir l'engagement sociétal dans ce domaine.

Le modèle crée en outre un cadre de référence pour l'action de la Confédération, des cantons, des villes et des communes et entend renforcer le dialogue avec la société civile. Il répond à une motion de la Commission des institutions politiques du Conseil national.

Une réalité en Suisse

Le racisme et l'antisémitisme sont une réalité dans notre pays, a relevé le Département fédéral de l'Intérieur (DFI). Selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS), 17% de la population résidante âgée de 15 à 88 ans a déclaré en 2024 avoir vécu une situation de discrimination raciale au cours des cinq années précédentes, soit 1,2 million de personnes.

Les personnes discriminées le sont en raison de leur nationalité ou origine ethnique réelle ou supposée, de leur couleur de peau ou de leur appartenance religieuse. Les conséquences sont souvent majeures – accès restreint sur les marchés du travail et du logement, répercussions économiques et sanitaires, exclusion sociale – et elles impactent l'ensemble de la société.

Les données font défaut

Le DFI cite notamment le racisme anti-Noirs, l'antisémitisme, le racisme anti-musulman ou le racisme envers les Yéniches, avec à chaque fois la difficulté pour les personnes visées de parvenir à faire valoir le tort subi. En outre, les données manquent, de nombreux cas restant invisibles car pas signalés.

Le plan d'action met en oeuvre les valeurs inscrites dans la Constitution, qui interdit la discrimination et oblige les autorités à prendre des mesures. Il donne suite aux recommandations du comité de l'ONU qui contrôle le respect de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, a précisé le DFI.

Les spécialistes constatent que la prévention du racisme a réalisé de «belles avancées ces dernières années», par une meilleure sensibilisation du grand public et des personnes concernées. «Mais il reste beaucoup à faire», préviennent-ils, notamment en matière de coordination des mesures de lutte et de recensement des cas.

Les mesures prises contre le racisme et l'antisémitisme varient fortement d'un canton à l'autre et il existe des lacunes, a expliqué Marianne Helfer, responsable du Service de lutte contre le racisme. Il manque une structure commune. La nouvelle stratégie crée cette base. (ats)

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