Suisse
Armée

Des blagues racistes applaudies à l'armée suisse

Des blagues racistes, sexistes et antisémites prononcées à la caserne de Grolley (image d'illustration).
L’affaire a été portée devant la justice militaire (image d'illustration).Image: KEYSTONE

Un nouveau dérapage secoue une caserne romande

Dans le canton de Fribourg, un commandant de compagnie invitait l'un de ses sergents à prononcer des plaisanteries discriminatoires après l'appel du matin, révèle Le Temps. Le tout devant une centaine de soldats.
11.09.2025, 14:1111.09.2025, 16:05

Après l'affaire du bizutage violent qui avait fait 22 blessés à la caserne de Colombier (NE), Le Temps met au jour un nouveau rite douteux au sein de l'armée suisse. Sur la place d'appel de la caserne de Grolley, dans le canton de Fribourg, des blagues racistes, sexistes et antisémites ont ainsi été régulièrement prononcées au petit matin par un sergent devant une centaine de soldats.

Selon le quotidien romand, les faits sont survenus lors d'un cours de répétition du 7 au 25 juillet. Le gradé s'exprimait devant les différentes sections sur invitation du commandant de compagnie. Ses plaisanteries discriminatoires étaient applaudies par une partie des soldats, alors que d'autres s'abstenaient sans pour autant rompre le rang.

Une dizaine de fois

Le Temps rapporte plusieurs exemples de blagues qui ont été prononcées:

«Quels sont les points communs entre un ouragan et une femme? Ils arrivent mouillés et repartent avec la maison et les enfants»
«Deux juifs sont sous la douche, un crie "attention, le gaz monte". L’autre répond: "j’achète"»
«Je me promenais dans la rue lorsque j’ai croisé un noir. J’ai serré mon porte-monnaie… Avant de me rappeler qu’ils n’étaient plus à vendre»

La douteuse tradition a été observée une dizaine de fois, relate le journal. Une sergente s'est finalement plainte au commandant de compagnie. Agé d'une cinquantaine d'années, le major se serait toutefois montré peu réceptif.

Une enquête ouverte

Contactée par Le Temps, l'armée suisse confirme qu'une enquête a été ouverte auprès de la justice militaire. «Toute forme de discrimination n’a pas sa place au sein de l’armée et n’est pas tolérée», affirme au quotidien une porte-parole.

Pour ce qui est d'une éventuelle décision, il va toutefois falloir attendre, puisqu'«il faut généralement deux à cinq ans avant qu’une affaire ne soit jugée», explique au Temps une juge militaire. (jzs)

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