Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) tient un registre précis: il recense, entre autres, le nombre de demandes d’asiles déposées et leur pays de provenance, le nombre de personnes ayant obtenu l’asile et le nombre de personnes transférées vers des Etats Dublin.
Les statistiques montrent que des personnes des pays voisins demandent de temps en temps l'asile. Cette année, les autorités ont enregistré 10 nouvelles demandes d'asile en provenance d'Allemagne, 19 de France et 10 d'Italie. Ce qui paraît un peu étrange.
Plus bizarre encore: selon les statistiques, une personne de nationalité allemande a reçu, cette année, une admission provisoire. Ce statut s'applique lorsqu'un renvoi dans le pays d'origine est illicite, intolérable ou impossible. Par exemple, dans le cas d’une guerre civile ou d'une menace de torture.
Heureusement, rien de tout cela ne se passe en Allemagne. Pourquoi donc un ressortissant allemand a-t-il été admis provisoirement? Une erreur s'est-elle glissée dans les statistiques?
Pas du tout. Les informations sont correctes, confirme le SEM. Il s'agit toutefois d'une «situation très particulière». Pour des raisons de protection des données, l'autorité ne peut pas donner plus de détails.
Le SEM nous donne, cependant, quelques éléments clés: Il s'agit d'un enfant né en Suisse. Les parents sont originaires du même pays d'Asie – le SEM ne précise pas duquel il s'agit.
La mère, qui élève seule ses enfants, a une admission provisoire en Suisse, comme l'écrit le SEM. Le père vit en Allemagne et a la double nationalité. L'enfant possède donc également la nationalité allemande, tout comme son père. La mère n’a, cependant, pas la nationalité allemande et a apparemment demandé l'asile en Suisse.
Comme la mère a été admise à titre provisoire, l'enfant né en Suisse a également été pris en compte, explique le SEM. La mère et son enfant ont donc le même statut de séjour.
Il s'agit d'un cas tout à fait exceptionnel. Selon le SEM, entre 2022 et 2024, plusieurs dizaines de ressortissants d'Allemagne, d'Italie, de France et d'Autriche ont déposé une demande d'asile en Suisse. Seule l'enfant susmentionné a fait l'objet d'une admission provisoire, tous les autres ont reçu une décision négative. Il n’y a donc pas de quoi faire polémique.