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Asile: Vincenzo Mascioli doit faire face à cinq défis majeurs

Vincenzo Mascioli, designierter Staatssekretaer fuer Migration, fotografiert kurz vor einer Medienkonferenz zur Bekanntgabe des neuen Direktors des Staatssekretariats fuer Migration, SEM, am Mittwoch, ...
Vincenzo Mascioli va prendre la direction du Secrétariat d’Etat aux migrations au 1er janvier 2025.Keystone

5 défis majeurs attendent le nouveau chef de l'asile en Suisse

Une tâche difficile attend le nouveau secrétaire d'Etat à la migration, Vincenzo Mascioli. Voici les plus grands chantiers pour le chef de l'asile en Suisse.
17.10.2024, 17:1617.10.2024, 23:54
Reto Wattenhofer / ch media
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Vincenzo Mascioli s'apprête à prendre la direction du Secrétariat d’Etat aux migrations. Celui qui en est l'actuel vice-directeur succédera à Christine Schraner Burgener au 1er janvier 2025. La «perle rare» pour le conseiller fédéral Beat Jans.

Suisse - UE: libre circulation des personnes

De nombreux Suisses estiment que trop de citoyens de l'UE entrent dans le pays. Dans le cadre des négociations avec l'UE, le Conseil fédéral a donc évoqué une clause de sauvegarde. Les Etats membres de l'UE sont contre cette idée, mais le débat ne s'arrêtra pas si facilement en Suisse. L'initiative de l'UDC contre la Suisse à 10 millions d'habitants attend à l'horizon.

Le Conseil fédéral rejette l'initiative populaire. Il a néanmoins chargé le ministre de la Justice Beat Jans d'élaborer un concept d'accompagnement visant à atténuer les conséquences indésirables de l'immigration. Les discussions portent notamment sur une taxe d'immigration pour les spécialistes issus de pays tiers ou sur des propositions d'encouragement à la construction de logements.

Environnement européen

En Europe, le ton monte. Après l'attaque de Solingen et les succès électoraux de l'AfD, l'Allemagne a renforcé ses contrôles aux frontières. L'Italie a ouvert cette semaine un camp de réfugiés en Albanie et ne reprend plus de réfugiés relevant des accords de Dublin depuis bientôt deux ans. Le Conseil fédéral a jusqu'à présent échoué de faire changer d'avis son voisin du sud.

Face à ces évolutions, la pression politique augmente dans notre pays. L'UDC n'est plus la seule à dire que la Suisse n'en fait pas assez. Le PLR et une partie du Centre se sont prononcés pour des durcissements lors de la session d'automne du Conseil national. Au niveau européen, beaucoup dépendra de la manière dont la réforme de l'asile de l'UE sera mise en œuvre.

Un manque de logements

Pour l'hébergement des demandeurs d'asile, la Confédération dépend de l'aide des cantons et des communes. Ceux-ci ont souvent du mal à trouver suffisamment de logements et de personnel d'encadrement. Cela est dû aux fluctuations du nombre de demandeurs d'asile, mais aussi à la résistance de la population locale.

La prédécesseure de Jans, Elisabeth Baume-Schneider, a également vécu la complexité de la recherche d'hébergements pour les requérants d'asile. Son projet de 3000 lits dans des conteneurs pour requérants d'asile a échoué l'année dernière en raison de l'opposition du Conseil des Etats.

Expulsion des demandeurs d'asile déboutés

Le système d'asile en Suisse est en quelque sorte dysfonctionnel. Seule la moitié des demandeurs d'asile voient leur besoin de protection reconnu. Pour les autres, malgré le rejet de leur demande d'asile ou une décision de non-entrée en matière, beaucoup ne peuvent pas être expulsés et une partie disparaît tout simplement dans la nature. Pourtant, la Suisse fait bonne figure en comparaison européenne. Aucun pays n'expulse autant de demandeurs d'asile en pourcentage. Et la Suisse est également championne d'Europe en matière de rapatriement des cas Dublin.

Les jeunes hommes originaires d'Afrique du Nord font toutefois la une des médias. Leurs chances d'obtenir l'asile sont quasiment nulles, mais ils apparaissent en bonne place dans les rapports de police. Ils abusent du droit d'asile pour faire du tourisme criminel. Le ministre de l'asile Jans a annoncé des procédures rapides de 24 heures pour les dissuader - avec des chances de succès incertaines.

L'avenir des réfugiés ukrainiens

Les 66 000 Ukrainiens qui ont fui leur pays représentent un défi de taille. Compte tenu de l'état des finances, la Confédération souhaite les intégrer davantage dans le monde du travail. Et pourtant, ça coince. Seul un Ukrainien sur quatre en âge de travailler exerce une activité professionnelle.

Le statut de protection S est également dans le collimateur politique. Les partis bourgeois veulent le restreindre. Jusqu'à présent, la Suisse s'est fortement inspirée de l'UE. La Norvège montre qu'il peut en être autrement. Le gouvernement a surpris cette semaine en annonçant des conditions d'accueil plus rigides pour les réfugiés ukrainiens.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

Des photos vintage de passages piétons en Suisse:

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Des photos vintage de passages piétons en Suisse:
«Oups, c'était limite!» - Photo prise en mai 1957 à Zurich, où un homme est presque renversé par une voiture.
source: photopress-archiv / bischof
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