«En Suisse, les maladies chroniques représentent 80% du coût du système de soins et 75% de la mortalité globale», a relevé, ce lundi devant la presse, le professeur Idris Guessous, chef du service de médecine de premier recours des HUG.
Le canton de Genève et les HUG ont présenté le projet SOFIA (pour Santé Optimale Facilitée par l'Intelligence Artificielle), une application de santé interactive pour les patients atteints de maladies chroniques. L'objectif est de réduire les complications et les hospitalisations.
En cours de développement, l'application est destinée aux personnes souffrant d'hypertension, de diabète et de dyslipidémie.
Ce projet est soutenu par le canton à hauteur de 1,43 million de francs pour 2025-2026. Plus de 400 patients devraient utiliser cette application d'ici début 2027, avec à plus long terme un objectif de 1600 utilisateurs. SOFIA propose un «chatbot» médical, soit un agent conversationnel en ligne, qui s'appuie sur l'expertise des HUG.
«Une information vérifiée et personnalisée est ainsi accessible à tout moment», a souligné le professeur Guessous. SOFIA facilitera la gestion des traitements des patients via notamment des rappels pour la prise de médicaments et une gestion automatisée de ces derniers.
Selon le professeur Guessous, la prise correcte de médicaments est un enjeu majeur. Des erreurs conduisent à une baisse de la qualité de vie ainsi qu'à du gaspillage qui a un impact environnemental important. Le coût de ces erreurs est estimé à 30 milliards de francs par année en Suisse, selon le professeur.
SOFIA misera aussi sur la prévention en proposant des défis personnalisés aux patients en lien avec leur alimentation, leur activité physique ou encore leur sommeil. L'objectif est d'améliorer leurs connaissances de la maladie et de favoriser les comportements bénéfiques pour la santé.
Pierre Maudet, conseiller d'Etat en charge de la santé, a fait de la prévention une priorité politique. «Garder le capital santé a un impact sur les coûts», a-t-il souligné. Le magistrat veut passer d'un système de soins à un système de santé.
Un deuxième projet lié à la prévention de la santé a ainsi été présenté lundi. Porté par le Centre de la mémoire des HUG, ce programme vise à prévenir ou à retarder l'apparition de la démence chez les personnes de plus de 50 ans identifiées comme étant à haut risque. Ce projet a obtenu 2,1 millions francs de la part du canton pour la période 2025-2028.
Les personnes saines, mais qui sont susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer, sont identifiées notamment sur la base de biomarqueurs. Le programme propose ensuite un accompagnement individualisé qui comprend une prise en charge avec des activités physiques adaptées, une alimentation ciblée et des stimulations cognitives qui ont fait leurs preuves.
Il est prévu d'accompagner un millier de patients dans cette démarche proactive. Une étroite collaboration entre les différents acteurs de la santé sera nécessaire pour la réussite de ce programme. (ag/ats)