Suisse
Santé

Des hôpitaux suisses facturent 25 fois le prix réel d'un implant

Des hôpitaux suisses facturent 25 fois le prix réel d'un implant
Le groupe Hirslanden est critiqué.Image: Keystone

Des hôpitaux suisses font payer aux assurés 25 fois le prix réel d'un implant

Les hôpitaux suisses facturent des implants à des prix faramineux, jusqu’à 25 fois leur coût réel. Ils profitent ainsi d'une faille.
16.12.2024, 17:0216.12.2024, 17:02
Plus de «Suisse»

Des hôpitaux suisses utilisent une nouvelle méthode de facturation des implants qui leur permet de réaliser d’énormes profits. Le groupe Hirslanden, par exemple, aurait facturé près de 1500 francs à une caisse maladie pour un implant coûtant seulement 60 francs, rapportent les titres de Tamedia.

Mais ce n’est pas tout: le groupe aurait également touché 2800 francs pour un stent valant à peine 300 francs. Et les montants grimpent encore: un stimulateur cardiaque, vendu normalement 3700 francs, aurait été facturé 14 500 francs.

Hirslanden n’est pas un cas isolé. Un autre hôpital aurait facturé environ 54 000 francs pour un stimulateur cardiaque dont le coût réel est estimé à seulement 11 000 francs, selon nos confrères.

Une pratique courante

Cette enquête met donc en lumière une nouvelle pratique utilisée par certains hôpitaux pour générer des profits: la surfacturation de produits médicaux, à l'assurance, à des tarifs bien supérieurs aux coûts d'achat auprès des fournisseurs. En définitive, ce sont les cotisants, à travers leurs primes, qui en supportent les coûts, donc les Suisses.

Les établissements médicaux bénéficient généralement de remises importantes lors de l'achat de matériel médical, notamment pour les implants. Ces réductions, parfois très substantielles, sont censées être répercutées sur les assurances maladie, conformément à la loi. Cependant, en pratique, cette obligation n'est pas toujours respectée.

En modifiant la loi, le parlement avait cherché à encourager les hôpitaux et cabinets médicaux à négocier fermement avec leurs fournisseurs, tout en garantissant une transparence sur les rabais obtenus.

Exploiter une faille

Les institutions hospitalières auraient donc utilisé des rabais fictifs, selon Tamedia. En vertu de la législation, elles sont autorisées à conserver une partie des réductions négociées avec les fournisseurs. Cette faille aurait été exploitée de manière systématique, particulièrement par le groupe Hirslanden.

Ce dernier affirme avoir mandaté un cabinet d’avocats pour mener une enquête externe et identifier d’éventuelles erreurs dans sa facturation. «Celui-ci détermine actuellement, dans le cadre d’une procédure de contrôle détaillée, si des erreurs ont été commises lors de la mise en œuvre de la retenue des avantages prévue par le contrat et de la facturation», a déclaré Claude Kaufmann, porte-parole du groupe.

De leur côté, les caisses maladie, notamment la CSS, examinent également ces pratiques. «Nous avons constaté que certains prestataires de soins appliquent systématiquement ce principe», explique un porte-parole de la CSS. Selon eux, ces prestataires facturent de manière systématique des montants largement supérieurs aux coûts réels. (jah)

Ce parfum aux phéromones fait le buzz
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
2 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
2
La justice suisse empêche les abeilles de voter
Le Tribunal fédéral rejette la demande de droit de vote pour les abeilles et les mineurs, mettant fin à une initiative écologique controversée.

Les abeilles sauvages et les mineurs n'ont pas le droit de vote sur les questions environnementales. Le Tribunal fédéral rejette le recours déposé par une mère zurichoise et sa fille à l'occasion de l'initiative Biodiversité rejetée en 2024.

L’article